On y était : Bear’s Den + Matthew And The Atlas au Café de la Danse
LIVE-REPORT – Il a fait chaud, en ce dimanche soir de fin d’octobre. Le Café de la Danse était bondé pour accueillir Bear’s Den. Avant leur show de folie, ce sont les doux Matthew And The Atlas qui ont envoûté le public. Une soirée placée sous la bonne étoile du folk harmonique.
Le Café de la Danse est plein à craquer pour cette triple affiche de fin de week-end. Quand on entre à 20h, Matthew and The Atlas montent sur scène. On a malheureusement raté Hein Cooper à notre grand désarroi. Le folk poétique du groupe mise beaucoup sur des harmonies de voix, dont celle du lead-singer Matt Hegarty, si profonde. On dirait presque des chants de marins, ou alors ce sont les grosses barbes et les casquettes en tissu, qui font résonner en nous l’appel du large.
Quoiqu’il en soit, les mélodies sont mélodieuses et les rythmes apaisants (“Elijah”, “Temple”). Pas de batterie, mais trois guitares sur le front de scène, un clavier, une basse et parfois même une clarinette délicate qui joue des nappes envoûtantes. Les quatre voix (dont une féminine) se mêlent à la perfection, et l’interprétation du groupe a quelque chose de profond : regard au loin, dos bien droit, voix expressives. On ne peut qu’être fascinés par la présence scénique de la petite équipe, et nos oreilles charmées par leurs élégantes mélodies (“I Followed Fires”).
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Ce sont les garçons de Bear’s Den qui prennent la suite. Attendus patiemment par un public de vrais fans, puis encouragés à faire leur apparition par ce même public devenant de plus en plus surexcité, les six Anglais font une entrée à la Rocky. Musique de fond faisant office de pep talk dynamique, le groupe débarque dans une semi-obscurité énergisante. La tension du public explose en cris de joie et sifflements de contentement. Le groupe est mi-amusé mi-très fier de ce public qui n’hésite pas à crier son bonheur et à discuter depuis la fosse avec lui.
Bear’s Den joue les titres de leur dernier album, Red Earth & Pouring Rain, (“Auld Wives”, “Esmeralds”, “Love Can’t Stand Alone”…) tendant plutôt vers un folk-rock légèrement électronique, mais ils jouent également des titres plus anciens (“Above The Clouds Of Pompeii”, “Isaac”, “When You Break”…), ressortant les banjos pour le plus grand bonheur de tout le monde.
Ils font même trois titres en totale acoustique, dont la touchante “Sophie” en s’éloignant des micros et en s’emparant de deux banjos et de deux cuivres. Le couvre-feu est strict au Café de la Danse, mais pour leur rappel, Andrew, Kev et Christof (au banjo et harmonies) grimpent au haut de l’escalier menant à la tribune, apparaissant dans un halo de lumière. Ils y interprètent “Gabriel” puis “Agape” dans un silence total, invitant ensuite la foule à chanter avec eux. “For I’m so scared of losing you, and I don’t know what I can do about it, about it… So tell me how long love before you go and leave me here on my own, I know it, I don’t wanna know who I am without you…“. Des frissons nous parcourent l’échine. Le public est conquis. Le groupe reste près de 2h sur scène : sueur et bonheur.
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Texte : Jeanne Cochin | Photos : Emma Shindo