Kid With No Eyes (Clément Verzi), l’homme qui te fait pleurer
COUP DE COEUR – En première partie de Yael Naim à l’Olympia, il y avait Kid With no Eyes. Un homme qui fait chavirer ton coeur en deux notes et trois accords de guitare.
Certains artistes ont besoin de deux, voire trois morceaux pour emporter le public et installer une sorte d’intimité entre lui et son auditoire. D’autres n’ont besoin en revanche de deux accords, d’ouvrir la bouche pour faire parcourir dans le dos de chacun une sorte de frissons. Kid With No Eyes alias Clément Verzi est de cette catégorie-là. Et, ce mardi 3 mai 2011 il a emporté l’Olympia dans sa petite bulle à lui. Le garçon ouvrait pour la délicieuse Yael Naim.
La salle parisienne est blindée mais avant de pouvoir taper des mains sur les rythmes pop-folk inimitables de la belle israélienne, Le Kid et sa guitare devaient assurer sa première partie. Une mission remplie avec mention très bien et les honneurs du jury. Look de dandy anglais, chapeau vissé sur la tête le garçon semble d’abord être légèrement impressionné. Ça ne durera pas, puisque dès le premier morceau, de sa voix assurée il envoûte la salle. Regard s complices avec son compère du soir (Clément Simounet), petites histoires, le Kid à la guitare sèche prend rapidement ses aises sur cette scène qui impressionne et attire les convoitises de tous artistes.
Clément Verzi, l’homme qui se cache derrière ce projet a quelque chose de Damien Rice dans la voix, et dans la façon de jouer. La comparaison ne peut être qu’un compliment quand on sait combien l’irlandais est doué. Clément l’est aussi, il arrive tantôt à vous décrocher une larme tantôt à vous faire taper des mains sur des rythmes aux allures de country-rock. Le set est parfaitement maîtrisé, et court. Trop court. C’est signe que la musique est bonne. Et diable qu’elle l’est. On dit que le folk ennuie, celui de Kid With No Eyes est parfaitement dosé. La sauce prend si bien ce soir-là, qu’au dernier morceau du set, c’est tout l’Olympia qui accompagnera les deux compères, en battant la mesure.
Trente minutes, six titres, et le charme a agi. Il ne fallait rien d’autres qu’une voix majestueuse, des compositions aux accords romantiques, et une fausse timidité pour charmer la salle. Nous aussi, en France on a un Damien Rice. Il s’appelle Kid With No Eyes, et on se réjouit qu’il ait troqué son poste de réceptionniste dans un hôtel pour celui d'”enfant qui ne voit pas”, mais qui enchante quiconque dresse l’oreille. On risque de vous en parler souvent de ce petit homme.