L.A. Salami dénonce en chanson l’hypocrisie politique autour du terrorisme
CLIP – Bouleversé pas les attentats londoniens de mars 2017, le songwriter L.A. Salami a écrit une chanson pleine de vérités.
Je t’avais déjà raconté l’histoire de L.A. Salami, que j’avais appelé le Bob Dylan londonien. Ce n’était pas pour rien. Son premier album, Dancing With Bad Grammar est sorti fin août 2016. Le jeune homme a mis en ligne la semaine dernière une nouvelle chanson, intitulée “Terrorism! (The ISIS Crisis)”. Si tu ne le sais pas, ISIS est l’acronyme anglo-saxon pour Daesh. Oui, le titre de son titre parle de lui-même, L.A. Salami nous parle de terrorisme à travers un clip d’animation très réussi, réalisé par Ola Szmida et lui-même.
“J’ai scrollé sur internet et je suis tombé sur un lien qui annonçait que Westminster avait été bouclé. Cinq personnes étaient morte, un homme fou était étendu sur la route, du sang s’échappait de sa tête…” C’est ainsi que débute “Terrorism” de L.A. Salami. Impossible de ne pas se souvenir de ce jour de mars 2017, où un terroriste a foncé avec sa voiture bélier sur la foule présent sur le pont de Westminster à Londres, avant de descendre quelques mètres plus loin et d’abattre un policier au couteau. On ne se fait toujours pas à cette violence. L.A. Salami non plus.
“Les bombes ne sont qu’un symptôme de la politique”
Quelques vérités simplement amenées entre un refrain scandant “The ISIS Crisis” ponctuent le récit du songwriter : “la logique veut que si tu bombardes ma maison, je ne serai pas le seul à m’en souvenir, et j’aurai sans doute besoin du jihad pour remplir cet espace vaquant”, mais c’est le dernier couplet qui nous marque le plus, et je vous le laisse en anglais car il est difficilement traduisible sans perdre l’essence de ses mots : “Dictators fall when they cease to exchange money in our name. And bombs are just a symptom of the way we play the game. A group of brain washed holy men fill only a fraction of the frame, vivid street level expendables, pawns born off this play. And any day now we might just find a way, a way to turn it off, to turn off the ISIS Crisis”. Sur la fin, une note d’espoir malgré cet abyme de désolation dans lequel toute la planète est plongée depuis plusieurs années déjà. Mince et rapide, mais là quand même.
En concert le 23 novembre au Inrocks Festival.
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