Les incantations macabres de Soap&Skin
Avec son teint diaphane, ses cheveux noirs de jaie, et sa beauté fragile, et son look de veuve noire, on pourrait imaginer Soap&Skin comme la fille spirituelle d’un Tim Burton, ou alors un personnage de l’un de ses films. Derrière ce personnage sombre se cache Anja Franziska Plaschg, une autrichienne de 20 ans à l’univers triste et mélancolique bien affirmé, où se mélange piano, violon, et expérimentations électro.
Impossible de classer ou de comparer l’univers de Soap&Skin, il ne ressemble à aucun autre. Là, où les autres artistes féminines de son âge chantent l’amour et les relations foireuses, Soap&Skin chante la mort. Son album Lovetune for Vacuum est une sorte de recueil de comptines morbides, les accompagnements musicaux d’ailleurs s’apparentent parfois à des “symphonies macabres”.
Pas très attirant on se dit. Pourtant on est subjugué par l’univers de Soap&Skin qui mélange virtuosité au piano et expérimentations électroniques. On découvre une musique certes froide, mais belle, intense, et surtout originale. De même que là où les autres jeunes filles s’amuserait à faire étalage de leur capacité vocale, Soap&Skin qui possède une belle voix enfantine, préfère la retenue, mais ponctue ses chansons d’hurlements, sanglots, rires ou de chuchotements.
Petite, on disait qu’elle était une marginale. Aujourd’hui cette marginalité est sa force. Elle l’assume et en fait même sa marque de fabrique. Ce double féminin de Chris Garneau dérange au début, mais séduit au final.
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