Festival Bon Moment – samedi : le line-up qui fait danser
FESTIVAL – Retour sur la 2e journée sous le soleil du festival bon moment. Sur les rives de la Meurthe, les dieux de la danse ont été convoqués.
Un après-midi sous le soleil, à regarder les jeunes danseurs hip-hop, à découvrir les initiatives vertes du coin, entre apiculture et monnaie locale, à goûter les cookies du coin et à suivre le tournoi de bowling en plein air… La week-end dernier était décidément bien doux du côté de Nancy. Et très vite, la bande-son parfaite s’y est ajoutée.
Une entrée en matière plutôt légère, avec Louise-Ellie, une guitariste du coin, puis Miel de Montagne, prototype même du mec à la musique bulle de savon. L’ancien colloc de Jacques fait des titres pop un peu naïfs, légers, évanescents, boîte à rythme en support et guitare électrique en renfort. Le genre de musique qui fait remuer doucement les yeux fermés, le sourire aux lèvres et le cerveau en veille. On se met parfaitement dans l’ambiance pour la suite.
Voyou, de cœurs en fleurs on se balade
Parce que la suite, c’est Voyou. Et que Voyou, c’est un peu le maître en la matière quand il s’agit de te coller le sourire et de te faire danser. Lui aussi est doué dans les mélodies pop imparables et colorées. Avec ses musiciens, ils ont le chic pour installer immédiatement l’ambiance idéale à cette après-midi printanière. Sauf qu’il y a une profondeur dans ce groupe qu’on ne soupçonne pas toujours à première vue. Vraie réflexion sur la ville dans les paroles et trompette mélancolique, on atteindra le summum de la beauté sur le piano-voix de “Il neige”. Osciller entre instants suspendus et moment de joie sautillante (tellement de love pour “On a marché sur la Lune”), le concert de Voyou aura été bien trop court de l’avis général. Ah, les festivals.
Le reste de la programmation ne sera qu’une montée en puissance vers toujours plus de danse et d’énergie. Les californiens de Crocodiles et leur rock garage mâtiné de noise suintaient la classe par tous les pores, entre attitude nonchalante, lunettes de soleil et riffs psyché. “Love Is Here”, pour reprendre le titre de leur dernier album. De l’autre côté sévissait Kassie Carlson et son band Guerilla Toss, pour un concert proche du délire sonore à la new new-yorkaise.
La découverte 2panheads
Et puis est arrivé 2panheads. Et là, les mots manquent. La claque intersidérale prise pendant ce concert empêche de trouver réellement les termes les plus appropriés pour décrire leur musique. Alors parlons ambiance créée. Un mélange de concert rock et de club dark et underground. Un mur de son à la fois punk et cold wave. Des paroles scandées comme des slogans et des bruits à faire décoller un hélico. Et cette envie viscérale de plonger tête la première dans le noir intense et électrique, cette impression d’apesanteur vrillée d’éclairs stroboscopiques. 2panheads est à découvrir sur scène. Absolument.
Difficile d’enchaîner ? Non, en fait. Parce qu’après ça, place à Johnny Mafia. Les jeunes gars de Sens sont du genre à ne se poser aucune question. Ça envoie du début à la fin. Ça pogote dans le public. Ça saute sur scène. Ça balance la guitare. Ça sue à grosse goutte derrière les fûts. Ca envoie du bois, purement et simplement. Les concerts de Johnny Mafia pourraient servir de leçon intitulée “comment jouer du punk garage sur scène”. Voilà. Comme ça. Comme eux. À fond et sans concession.
On terminera par Jungle By Night, incapable de tenir plus longtemps après une telle débauche d’énergie. Dans un tout autre genre, eux aussi auront le don de faire bouger le public. Leur afro-funk jazzy installe une ambiance tropicale et moite, les cuivres de ce big band faisant monter la fièvre plus efficacement qu’un moment sauna. Et avec tout ça, on parierait que ça a continué à danser toute la nuit dans les salles de l’Autre Canal.