Artiste à découvrir: Bernhoft, l’homme-orchestre…
Ma “découverte” de Bernhoft est presque une erreur de casting finalement, mais de ces erreurs que l’on ne regrette pas et qui se révèlent de bien jolies surprises.
En cette fin d’année 2011, lors de ma semaine sous les cocotiers (oui je vais continuer à la caser celle-ci !) j’ai donc rattrapé toute la lecture de magazine musical en retard et Rock First publiait les 50 jeunes artistes/groupes folk incontournables. Vous imaginez bien: article lu avec avidité, totalement surligné de fluo, annoté, etc, et je dois reconnaitre que c’est plus la frimousse du jeune Bernhoft qui a tout de suite attiré mon œil, que son parcours décrit sous la photo, j’assume et surtout j’explique : Lunettes trendy, longue mèche blonde façon houppette en arrière, la moue boudeuse, le regard poseur, j’étais sûre qu’en rentrant j’allais écouter l’album d’un de nos bûcherons à carreaux folkeur chéri et en tomber amoureuse… Et bien Rock First nous a fait une petite erreur de casting concernant Bernhoft et en me basant sur sa voix, une erreur de photo aussi non?!
Car dès la 1e écoute de “Solidarity Breaks”, moi j’ai visualisé un jeune black au sourire charmeur ultra-bright, costard old school et qui allait venir me prendre la main pour aller onduler sur le dance floor!
Pour vous préparer un Bernhoft voilà les ingrédients à mélanger: une petite pincée du groove de John Legend, un gros zest de la voix du demi-frère sous amphèt’ de Paolo Nutini et Benjamin Siksou, une petite cuillère d’un Justin Timberlake en moins bling bling, et je me dois de le mentionner un regrettable jus de la dernière pop dance floor des Maroon 5 pour l’amertume.
Le résultat de ce cocktail est ensoleillé, tantôt dansant, tantôt très dansant. Mes hanches ont envie de dandiner, et plutôt que de se refaire une énième chorégraphie usée jusqu’à la corde sur « Kiss » de Prince, je me vois bien minaudant en mode sexy face à un Bernhoft gentiment dragueur, l’œil enjôleur et le sourire joueur. C’est ça, cet album est comme ce bel inconnu que vos copines ont de suite repéré mais qui visiblement a jeté son dévolu sur vous, auprès de qui vous serez la queen du disco-club-de-la-night pour un soir, mais que vous savez que vous n’aurez finalement pas envie de ramener avec vous à la maison, parce que vous avez bien ri, bien dansé mais qu’il a manqué une tout petit je ne sais quoi… Bah et alors? La soirée a été bonne quand-même? Et bien voilà, on dit merci et on se dit à une prochaine peut-être… Pas mal, mais pas convaincue la Math…
Et bien non l’histoire n’est pas finie ! Je n’étais pas satisfaite et femme frustrée devient insistante, obsédée et fouineuse jusqu’à satisfaction. Bernhoft, une fois n’est pas coutume est à écouter en live, l’album est trop arrangé, trop propre et il me semble, à des années lumière de la véritable identité de ce Soulman. Véritable homme orchestre à la Anaïs, pas dans le registre musical vous l’aurez compris, il joue beaucoup d’instruments et de voix grâce à sa pédale magique, lui permettant de se sampler et de nous emmener sample après sample vers l’orgasme musical ! Que ce soit dans le groove, dans la douceur, dans la cover excellentissime de « Shout » de Tears for Fears, il nous embarque, fédère, on en redemande, tout simplement.
Jetez un œil sur sa prestation et vous comprendrez mon enthousiasme. Garçon ! Un Bernhoft s’il-vous-plait, mais double live ou rien !