The Last Shadow Puppets à Europavox, un cours magistral de rock’n’roll

Costume noir, chemise blanche pour Miles Kane. Débardeur, veste et pantalon qui dévoile les chevilles pour Alex Turner. Ces deux-là font contraste mais se complètent, en vrai. D’un côté l’Anglais chic, de l’autre le (faux) bad boy qui roule des mécaniques. The Last Shadow Puppets c’est une machine bien huilée avec beaucoup de mise en scène et de jeu d’ego, façon Pete Doherty et Carl Barat. Mais on accepte volontiers.

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Les fans étaient là dès 14 heures pour les voir. 2500 âmes étaient présentes à Coopérative de Mai pour écouter les nouveaux morceau d’un album qu’on avait fini par ne plus attendre. Everything You’ve Come To Expect m’avait un peu laissée dubitative (au début) parce que pas assez rentre-dedans, exception faite pour le tube “Bad Habbits”. Très badass. Bien sûr, il y avait quelques titres qui avaient attiré mon oreille. “Used To Be My Girl” ou encore “The Element of Surprise”. J’aimais aussi ce glissement de terrain vers une pop un peu plus suave moins baroque. Et sur scène, j’ai enfin compris où ils voulaient en venir, les deux lascars.

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Niveau présence, l’un bouffe l’autre. Evidemment. Alex Turner mange la scène, la faute à ses pauses lascives et cette façon de se déhancher avec ou sans guitare. Patrick Swayze est oublié, c’est avec l’Anglais qu’on veut faire le remake de Dirty Dancing. Il a changé Alex Turner. Je le savais déjà avec le dernier album des Arctic Monkeys. Il a pris de l’assurance. Il a conscience de son corps (rapport à ces muscles fuselés qui ont remplacé la silhouette fluette des années passées), et cette voix de crooner sortie de nulle part. “Il est devenu Américain”, me dira Jean Felzine, en plaisantant qu’à moitié. C’est pas faux. Il est à l’aise, il est félin et multiplie les pauses à la Elvis Presley, tandis que Miles Kane joue les dandys avec ce flegme qui caractérise les Anglais. Ça contraste oui, ça joue aussi le jeu du “jetaimemoinonplus”. Ils s’éloignent, se toisent, se câlinent et se cajolent, se partagent le micro et se lancent des regards taquins. Mais, il ne s’agit pas que d’eux, seuls sur scène, les deux garçons s’amusent avec la salle, Miles Kane fait des checks avec le public, Alex Turner fixe les yeux des filles du premier rang. Charmeur, va. Pendant un peu plus d’une heure et demi, les deux hommes, leurs musiciens et les cordes, vont parcourir leur deux albums. Les classiques du premier (“My Mistakes Were Made For You”, “Calm Like You”, “The Age of The Understatement”), et les nouveaux titres du deuxième qui se font plus incisifs que l’album. On se dit même que les cordes ne servent pas à grand chose, tant la formation guitares-basse-batterie se suffit à elle-même. Et, grand luxe (preuve que désormais, ils ne se refusent vraiment plus rien), les garçons se sont attaqués à l’un des derniers crooners qui nous reste sur Terre : Leonard Cohen. Ils sont grands maintenant.

The Last Shadow Puppets @ Europavox
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Setlist : My Mistakes Were Made For You/Used To Be My Girl/Aviation/The Element of Surprise/The Bourne Identity/Bad Habits/Only The Truth/Calm Like You/The Dream Synopsis/Miracle Aligner/Pattern/The Age of The Understatement/Dracula Teeth/Sweet Dreams/Meeting Place/In My Room/Everything You’ve Come To Expect/Is This What You Wanted (Leonard Cohen)/Standing Next To Me.

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