L.A. Salami : le Bob Dylan londonien

FILS DE BOB – Pour un musicien à qui on a offert sa première guitare à 21 ans, L.A. Salami s’en tire très bien. Son premier album folk-blues sorti à la rentrée 2016 est remarquable. Découverte d’un songwriter de talent, fan de Dylan.

L.A. Salami. Je me souviens que son nom m’avait intriguée quand je l’avais vu passer dans mes mails, et puis j’avais oublié. L.A. Salami est simplement une contraction de Lookman Adekunle Salami, son état civil. À côté de ça, L.A. Salami est surtout un songwriter londonien qui a récemment sorti son premier album, Dancing With Bad Grammar. Entre temps, l’artiste a fait les premières parties d’Okkervil River et d’Agnes Obel. Avant ça, c’était pour Lianne La Havas. Du beau monde quoi. Le communiqué précisait aussi que Dancing With Bad Grammar, était un “grand album oublié dont on n’a malheureusement trop peu parlé en 2016.” Rattrapage.

L.A. Salami a écouté beaucoup de folk. Du Folk avec un F majuscule. Le classique. Sûrement beaucoup de Neil Young, et du Bob Dylan, bien entendu (“I Can’t Slow Her Down”, “No Hallelujahs Now”). Ajoutons à cette solide base, des sonorités hip-hop et blues indiscutables (“The City Nowadays”, “Going Mad As The Street Bins”), pour celui qui dit aimer tout particulièrement la musique des années 1960 et 1970. On n’en doute pas une seconde, en penchant l’oreille sur sa technique de guitare, ses quelques traits d’harmonica, ses accords plaqués au synthé rétro etc.

Confié à une famille d’accueil à 2 mois, c’est à 21 ans qu’on offre à L.A. Salami sa première guitare. Avant ça, “personne n’avait les moyens pour”. Quelques années plus tard, deux EP voient le jour, puis quelques mois plus tard, c’est son premier album de 15 chansons qui sort. Une semaine de studio seulement lui a été nécessaire pour enregistrer cet album live. Car L.A. Salami “n’est pas intéressé par les réenregistrements studio”. Et si tu veux tout savoir, il qualifie sa musique de blues post-moderne.

Blues post-moderne ou non, L.A. Salami sait y faire pour charmer les oreilles des amateurs de folk. Bien sûr, tu nous connais, on a un faible pour ses nombreuses ballades, en guitare acoustique, qu’il chante, tel un troubadour des temps modernes (“Loosley On My Mind”, “Def(a)moration Days”). On pense aussi à Elliott Smith pour les mélodies (“& Bird”) ou carrément à Bob Dylan (“Day To Day”, “I Wear This Because Life Is War!”). Mais ne nous méprenons pas, L.A. Salami n’est en aucun cas une pale copie de M. Dylan. Influencé par ses icônes folk et blues, il s’est constitué une identité musicale forte et s’inscrit dans cette nouvelle génération de folkleux singuliers, qui savent manier la langue et les notes avec autant d’aisance qu’un Usain Bolt sur 100m.

https://youtu.be/4LFozCLITO4

Dancing With Bad Grammar (Sunday Best/PIAS)