Hindi Zahra, l’épopée musicale d’une Touareg
Hindi Zahra sort en 2010 son premier album Handmade et rien qu’en regardant la pochette de son album on savait qu’en ouvrant le CD on entrerait dans un univers riche et particulier… Un regard mystérieux, des bijoux ethniques, la berbère prend la pose dans une typique échoppe d’épices que l’on trouve dans les souks marocains. Des couleurs, des épices, des bijoux berbères tout ça invite forcément et fortement au voyage. On s’imaginerait presque flânant dans les rues et sous le soleil sec de Marrakech.
A l’écoute on est pas déçu, Handmade est bien un album fait main, Hindi Zahra est berbère, elle descend des nomades, le peuple des voyageurs et ça se ressent dans sa musique. Elle mélange savamment le folk avec les guitares sèches, on trouve aussi une touche d’oriental avec la douce, caressante et discrète présence des derbourkas. Sa voix voilée et chaude aux accents jazzy nous transporte, nous hypnotise, qu’elle chante en anglais ou en berbère, sa langue natale. Une musique et des inspirations éclectiques (elle cite parmi ses influences Bob Marley, James Brown, 2Pas, Oum Keltoum, le raï, le chaabi…) on classerait alors Hindi Zahra dans le genre “musique du monde” car on ne peut pas vraiment sa musique dans une catégorie mais aussi parce qu’elle transcende tout.
2010 fût son année : la sortie et le carton de son album et le couronnement du prix Constantin, mais elle n’est pas en reste car elle se produira à l’Olympia le 4 mai 2011.
Doit-on s’en étonner ?
On peut se dire d’un côté qui l’aurait cru ? : Un père militaire, une mère au foyer elle naît à Khouribga, ville minière du Maroc. Mais c’est sans connaître le reste, car l’ensorceleuse berbère est issue d’une grande lignée d’artistes qui compte parmi les plus célèbres d’entre eux le groupe Oudaden. Ce groupe ne vous dit peut être rien mais c’est un groupe incontournable de la scène marocaine berbère). Le gène de la musique coule donc dans ses veines, a bercé sa vie et là on se dit pas étonnant, le talent n’est pas héréditaire mais ici ça semble bien être le cas. La fibre artistique on ne l’a jamais à moitié, à 18 ans elle quitte l’école, le Maroc, rejoint son père à Paris et s’en va travailler au Louvre « J’ai rencontré l’art. J’étais une enfant contemplative avec la nature. Les tableaux me procuraient la même sensation. » Pas étonnant que dans ses clips on se ballade entre ambiance tzigane, orientale, aux jolies couleurs chaudes. Choriste et aussi actrice à ses heures perdues elle composera à côté des titres qui lui ressemblent.
Comme une vraie touareg Hindi Zahra nous fait voyager, par sa musique, avec son univers. Elle aura elle-même parcouru de la route pour en arriver là. Elle aura suivit sa bonne étoile qui l’a bel et bien guidé sur le chemin du succès… On ne doit donc pas s’en étonner, l’étoile du Nord l’indique toujours pas vrai ?
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Lamiya Aït-Saïd