Ben Howard, Mina Tindle, Ewert and The Dragons, Camille, Izia au Printemps de Bourges
« Tu vois Ben Howard, c’est le type qui ne me décevra jamais en concert ». My ass comme on dit chez lui. Il se produisait mercredi 25 au Printemps de Bourges, et le surfeur s’est transformé en petite diva. Six titres et puis s’en va. Pas les meilleurs. Pas du tout dedans. Un peu ronchon (pestant même contre le « clic clic » des photographes), Ben n’était pas dedans et a fait le minimum syndical. Pourtant, ça commençait plutôt bien : « Black Flies » sert de titre d’ouverture, la belle voix de l’Anglais nous emballe directement. Cette voix puissante et fragile en même temps. Diamonds est la suivante. D’habitude, ce morceau débute avec une véritable démonstration de « picking & taping ». Là, on aura le droit à d’horrible grésillement et une batterie beaucoup trop forte. L’ingénieur du son qui officiait ce jour-là s’est totalement loupé. A tel point qu’à la fin du titre, un énorme bruit désagréable retentit. Ni une ni deux, le groupe se tire. Seule la violoncelliste reste sur scène. Timidement elle essaie de meubler « on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé…j’espère que les gars vont revenir ». Ils reviennent. Ben s’excuse pour le problème technique, rebranche sa guitare et lâche un « je comprends mieux pourquoi le concert n’est pas terrible…Mon buddha est à l’envers depuis le début ». Hein ? Le reste du concert s’enchainera avec une vitesse grand V. Quatre titres plus tard, le groupe s’en va pour de vrai. A l’anglaise. Ben n’était pas vraiment dedans. Le public ne l’aidait pas vraiment non plus à se mettre totalement à l’aise. Beaucoup de tête aux cheveux grisonnants, et de pro dans l’Auditorium…Le genre de spectateurs plus qu’avares en applaudissement. Déception donc.
Avant Ben Howard, l’Auditorium accueillait Mina Tindle et Ewert and the Two Dragons. Mina Tindle, c’est la sensation indie-pop du moment. France Inter et Télérama ont succombé au charme de la Française. Moi aussi. Enfin, c’était avant. En première partie d’Alela Diane j’avais adoré cette jeune fille à la fois timide et pleine d’assurance lorsqu’elle chantait. J’avais aimé son pop-folk un peu hanté. Cette fois, j’ai trouvé beaucoup de Madjo, de Cœur de Pirate, de Feist…De plein d’autre chose. Du coup c’est quoi Mina Tindle ? Une belle voix, certes. Mais qui est-elle aujourd’hui ?
Ewert & The two Dragons étaient intercalés entre Mina Tindle et Ben Howard. On attendait beaucoup de cette jolie découverte estonienne. On n’a pas été déçue. De l’indie folk paisible, dans la meme veine que Fleet Foxes. De belles voix qui se marient pour donner naissances à de très belles harmonies. Une guitare électrique se mêle aux arpèges folk. La batterie est délicate. Un peu de douceur et de légèreté. Une incitation au voyage. Ewert and the Two Dragons jouent sur le même terrain que les Américains : l’americana et les grandes plaines ne sont donc plus leurs propriétés exclusives !
Sous le Phénix, la soirée était placée sous le signe du rock made in France : Revolver, Izia, Dionysos et Shaka Ponk étaient chargés de mettre le feu au chapiteau. Izia a bien compris comment on faisait monter la température. A coup de provocation, aussi bien physiquement (body à la Madonna) que verbalement (simulation d’orgasme et “putain” en tout genre”. Je n’arriverai jamais à être objective avec cette femme. Pour moi, faire du rock ne veut pas forcément dire être dans l’excès. Et la seule chose que j’apprécie chez Izia, ce sont ses musiciens excellents.
Excellent. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier le set de Camille, qui une fois de plus a ébloui son auditoire. La Performance vocale est exceptionnelle. La mise en scène parfaite. La chanteuse joue avec des ampoules suspendues, les projections et avec le public aussi. Le couple qui a dansé une valse sur scène se souviendra du moment.