On y était Rock en Seine: Jour 3

Effectivement le set des Black Keys ne m’a pas épargnée le samedi et c’est donc un peu endommagée que j’ai attaqué cette 3e journée ! Etouffement, écrasage de pieds, traumatisme cranien provoqué par un poussage d’un côté et un head banging de l’autre, débordement humain tsunamien lors des 3 premiers accords de “Lonely Boy” et puis fin en apocalypse par un épaulé-jeté de moi-même sur les épaules de mon cheum qui permit à Dan Auerbach de me chanter “I Got Mine” les yeux dans les yeux, si, il n’y avait que lui et moi… On finira ce tête à tête en Novembre à Lyon, Dan ! Mon pass 3 jours je l’ai acheté pour eux, donc j’ai été heureuse, bien que peu rassasiée (1h15 de set, what the f***?!) et donc je rejoins Swann: cet anniversaire des 10 ans était loin d’être le best RES ever.

Mais le côté positif dans tout ça est que l’on put prendre le temps de tendre une oreille à 2 ou 3 nouveautés, tranquillement allongés dans l’herbe, sans pression aucune en terme de plaçage au tout premier rang. Et typiquement, dans les belles nouveautés proposées par RES il y eu les Belges de BRNS, à prononcer Brains. Du bon rock, un batteur/chanteur (mais comment fait-il ?!), de belles mélodies, un album qui sortira bientôt et il sera bon de suivre de près les futures prestations de ces jeunes garçons venus du Nord. Ensuite c’est de la douceur bisounours qui s’est installée dans la vaste prairie de la grande scène avec Bombay Bicycle Club. Aucune ironie de ma part, c’est exactement ce qu’a dégagé la douce voix de leur leadsinger Jack Steadman, la joie visible d’être là, des morceaux tantôt rêveurs, tantôt plus rock, mais toujours dans une humeur absolument délicieuse et une grande humilité. Un joli set, il n’y pas d’autre mot ! Retour à la Cascade pour Family of The Year, rien d’exceptionnel, pas de relief mais suffisamment de son pour m’empêcher de faire la sieste tranquille…

On se réveille et retour vers la Grande Scène pour la grande affiche rock française de ce festival: Stuck In The Sound ! J’ai déjà dit tout le bien que je pense d’eux et de leur dernier album ici et ce n’est pas ce concert qui me fera changer d’avis. Ils sont dans les quelques groupes qui auront sauvé cette édition mo-molle de RES, ça claque, ça slame dans le public, ça transpire sur scène, on prend son pied et c’est tout ! Le rock ça donne faim et l’appel du bol de pâtes fut plus fort en ce qui me concerne, mon Jules fut donc envoyé en reporter sur Passion Pit et il fit la même déclaration que pour TOUS les artistes vus sur la scène Pression Live: “ça avait l’air bien, mais le son était trop merdique pour que l’on sache vraiment…” Artiste en devenir, si tu es programmé sur cette scène là l’an prochain, ce n’est pas une consécration, sache-le !  Re-petit repos devant les Dandy Warhols, dont je crois que je préfère les albums au live, la sauce ne prend pas et finalement mon ressenti fut aussi bof que devant leurs meilleurs ennemis les Brian Jonestown Massacre aux Eurocks. Pas de jaloux ! Ensuite la journée s’égaya un peu avec la prestation humoristique des Avant-Scène All Stars. Tous les groupes présents sont des anciennes graines de RES françaises qui ont bien poussé, venus interprétés un morceau d’un groupe passé à RES les années précédentes, vous me suivez ? Et entre 2 morceaux les déglingos d’Airnadette et leur pseudo manager Philippe Risotto viennent faire de l’animation, du meuble Ikea. ça sent un peu le spectacle de fin de colonie mais on retiendra surtout les prestations des Gush sur “That’s not my name”, des Stuck sur “One arm scissors” et surtout des Birdy Hunt en final délirant, laissant un public chauffé à blanc sur “Hey ya” !

Et c’est donc là que je me suis arrêtée finalement. Même si les Foster The People ont sûrement fait le show, ils ne pouvaient de toute façon pas réchauffer un RES déjà bien tièdi. Alors oui j’ai osé fuir avant Green Day,  mais je crois que tous ces vilains t-shirts roses, verts, et autres couleurs gueulardes portés par les vrais fans autour de moi en ce dimanche, avaient fini de me convaincre de rentrer chez moi ! Attention, ils avaient l’air tous très heureux mais je ne fais pas partie de cette secte là… Je ne finirai pas ce live report sur cette note ironique, je tiens surtout à souligner le grand professionalisme de ce festival, plus de 110 000 personnes en 3 jours et pourtant tout est fluide, cool, on respire, on s’offre 3 jours de totale oisiveté les oreilles gavées de bons son,s telles de petites oies allant volontairement au grain la veille de Noël ! Alors merci RES et allez, rendez-vous l’année prochaine quand-même va…