On a écouté : Everest de Girls In Hawaii

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On les croyait définitivement perdus, mais après un léger frémissement annonciateur l’an dernier, suivi de quelques titres au RSD ce printemps, il faut bien se rendre à l’évidence, les belges de Girls In Hawaii sont de retour avec un troisième album. On aurait pu en douter. Après un Plan Your Escape en 2008 qui les a fait exploser, puis une tournée à travers l’Europe, en 2010, le drame frappait le groupe avec le décès du batteur Denis Wielemans.

Nous voici donc devant (l’)Everest, ou le résultat du deuil du groupe. Difficile de revenir après la perte d’un membre (encore plus lorsqu’il s’agit d’un frère), Girls in Hawaii a gravit chacune des faces de la montagne. Ils y ont cherché le calme, la solitude, des réponses, se sont perdus dans la brume, ont chuté, mais l’ont finalement surmonté. Mieux, c’est désormais un monument dédié au souvenir du disparu, le toit du monde comme mausolée.

Déjà loin d’être joyeux de base, le groupe aurait pu se renommer Girls in Graveyard, comme en témoigne l’inaugural “The Spring” d’un dépouillement et d’une noirceur à se tirer une balle où piano et guitares étiolées accompagnent un murmure faisant office de chant (et où la batterie brille bien évidemment par son absence). La suite de l’album, si elle est rarement aussi directe n’est pas spécialement joyeuse non plus. Que ce soit derrière des nappes d’effets ou en quasi-acoustique, la mort, le deuil (souvent) et l’espoir (parfois) sont omniprésents, que ce soit explicite ou à travers la montagne dont l’ombre plane sur tout l’album.

Même s’il aborde des thèmes plutôt introspectifs, le groupe n’est pas pour autant replié sur lui-même, en mettant à nu leurs émotions les membres offrent une force incroyable à cet album (à en déplacer les montagnes…). Poignant comme jamais les Girls in Hawaii livrent tout simplement leur meilleur album tout en restant fidèles à leur son originel, oscillant entre folk et pop.