On y était : Marco Kamaras + dear criminals aux Trois Baudets
Marco Kamaras
Il intrigue avec sa silhouette androgyne et son immense chapeau. Il hypnotise avec cette voix grave et suave mais aussi avec les projos derrière lui. Marco Kamaras se produit en duo ce soir, mais il prévient qu’habituellement ils sont plus sur scène. Nous on est séduites par cette formule en guitare-voix, à laquelle s’ajoute quelques instrumentations pré-enregistrées. Ils ne joueront que quelques chansons, cinq pour être exact, mais c’est suffisamment pour se laisser embarquer dans cet univers délicieusement bluesy et se laisser bercer par l’atmosphère moite et sexy qu’instaure les deux garçons. On suivra Marco Kamaras de près, curieuses d’en savoir plus sur eux. S. S. B.
Dear criminals
Tu peux lever les sourcils, faire une grimace, hausser les épaules et passer complètement à côté. Tu peux te demander ce qu’ils fabriquent, s’ils sont sérieux et si ça va continuer longtemps encore. Mais ça, c’est seulement si tu n’as pas réussi à t’abandonner corps et âme à dear criminals. Et il est fort difficile – ou alors faire preuve de beaucoup de mauvaise volonté – de ne pas sombrer. De passage à Paris, pour la sortie de leur nouvel EP Strip, les Québécois nous ont gratifié d’une bonne heure de concert en petit comité, dans le cosy Trois Baudets. OKLM cousin.
Au début, on a eu peur. Les trois lascards partent dans leur trip, se tortillant non-conventionnellement sur les lourdes basses et envolées électro. Et pendant 3-4 chansons, ils ne nous adressent pas un mot, pas même un regard, “figés” derrière leurs claviers et tables de mixage. Un orage passe. Frannie prend la parole, et puis Charles. Vincent reste en retrait. Des guitares sortent de derrière la scène. Ils blaguent, expliquent rapidement les textes, se vannent… Et on poursuit le chemin à leurs côtés, toujours dans la vanne des chansons tristes. Ouais, eux aussi ils assument leur côté déprimés. On les voit se sourire, se jeter des regards complices, alors qu’ils interprètent intensément les titres de Weapons et Crave, leurs premiers EP. Impossible de résister.
On aura même droit à deux reprises lancinantes, du Britney (Baby One More Time) et Inner Circle (Sweat), tirés de leur EP Woman, enregistré dans le cadre de la création d’un spectacle sur la femme organisé avec Monia Chokri. On finira en beauté (et en fou rire) avec “Fuck the Star”s en acoustique, devant la scène. Simplement magique. E. S.
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Texte et photos : Sabine Swann Bouchoul & Emma Shindo
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