On y était : The Franklin Electric au Pop-Up du Label

LIVE REPORT – Ce vendredi 25 mars avait plutôt mal commencé. Réveil en catastrophe après une nuit de sommeil bien trop courte. La veille c’était concert. 15 minutes de préparation. Le petit-dej ? On zappe, il est huit heures, c’est le moment de partir pour une heure de transport en commun. Ligne 13, puis 9. Bondées, évidemment. Rien de mieux pour démarrer la journée que d’être collée-serrée à des inconnus aux haleines pas fraîches.

Bobby m’a lâché. Bobby, c’est mon parapluie, mon fidèle serviteur ramassé un jour dans le métro parisien. Il avait été oublié. Il m’a servi pendant cinq ans. Et aujourd’hui, une bourrasque à Boulogne lui a cassé les os. Il gît aujourd’hui dans une poubelle entre le Parc des Princes et la Tour TF1. Amen. Bref, la journée avait mal commencé. Elle a défilé une vitesse folle sous une montagne d’articles, d’interviews et de bons plans à écrire. Autant te dire, cher toi, chers Franklin Electric, je t’attendais comme un touareg cherche l’oasis dans le désert. Tu n’avais pas le droit de te louper, de faire un concert moyen, je comptais sur toi, pour me redonner un coup de boost, pour remplir la jauge d’énergie à éclater un cycliste sur le Tour de France. Tu ne m’as pas déçue.

Ça fait quoi ? Cinq, six concerts qu’on se voit. Je commençais à les connaître par cœur tes shows, et pour éviter la lassitude, la routine (celle qui fait qu’au bout d’un moment on se laisse et on n’aime plus), tu as décidé de changer ton set, de mettre des toutes nouvelles chansons d’un album en cours d’enregistrement. Le deuxième. Il y a plus de piano sur ces morceaux, plus de reverb’, plus d’effets sur la voix (ô cette voix, si belle qui caresse les oreilles), l’atmosphère est encore plus planante et la mélancolie toujours présente. C’est beau. C’est aussi plus tribal dans la batterie, plus sexy dans les riffs de guitares, plus enveloppant comme un gros plaid qu’on enroule autour de son corps. Bref, j’aime.

Et comme pour ne pas se sentir perdu sur ce nouveau sentier qui se construit petit à petit, on regarde dans le rétro et on s’écoute les vieux morceaux : “Old Piano” (et Jon Matte qui descend de la scène pour s’offrir un petit bain de foule et jouer de la trompette au milieu du public), “This is How I Let You Down”, “Strongest Man Alive”, “17”, “Unsatisfied” en clôture de set pour finir sur un moment dantesque. Petite surprise du set numéro 1 : en guise de rappel, c’est tout le groupe qui se débranche et se pose au beau milieu de la salle, encerclé par les auditeurs et les smartphones pour chanter en acoustique “Show Me A Quiet Air” avant de remonter sur scène pour “If You Could Read My Mind” (Gordon Lightfoot). Elle m’a presque fait oublier la version de Neil Young. Presque j’ai dit. En cinq, six concerts c’est la première fois que je vois le public chanter les paroles des chansons du groupe. Ça y est, Franklin Electric commence à être adopté par le public français. C’est une bonne nouvelle. Et, j’aime les bonnes nouvelles.

À REVOIR L’INTERVIEW DE FRANKLIN ELECTRIC  :

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