On y était : Baptiste W. Hamon au Café de la Danse
Ceci n’est pas une déclaration d’amour. Mais presque. Ça fait bientôt deux ans que la musique de Baptiste W. Hamon m’accompagne. Il arrive qu’au bout d’un moment, la direction artistique que choisit, parfois, un artiste que tu découvres au tout début de son projet ne te plaise plus. Pas avec lui. Le projet de ce garçon réunit tout ce que j’aime dans la musique. Dans son penchant folk en tout cas. Ça puise sa source dans la vieille country, c’est écrit dans un français érudit et poétique, il y a des moments de guitare-voix absolument splendides, et surtout, ce sont des chansons tristes. Et les chansons tristes, c’est cool. Et puis comme Baptiste le dit lui même : pas besoin d’être triste pour en écouter. Je suis d’accord. Les chansons tristes, ce sont des massages du cœur, des trucs qu’on devrait faire rembourser par la Sécu parce qu’elles font du bien à l’âme, à la tête, à tout. Et les chansons de Baptiste W. Hamon, c’est encore mieux que n’importe quel cachet de Lexomil. Et avec l’avantage de ne pas te plonger dans un état léthargique voire végétatif. Tu te sens juste bien. D’autant plus que le garçon cite dans ses influences Hank Williams, Guy Clark (qui nous a quitté cette semaine, paix à son âme), Townes Van Zandt. Cite donc ces mecs dans une conversation avec un gars/meuf qui n’écoute pas trop de musique et c’est le gros moment de solitude.
Ce soir, au Café de la Danse, on est tous entre mecs et meufs qui kiffont la country, le folk, les chansons tristes mais belles. Et ça donne une ambiance ultra particulière. Non, je te rassure, le public n’avait pas sorti ses santiags, ses chemises à carreaux et personne n’avait de bout de paille coincé entre les dents. Ça suffit les clichés. Pour commencer son concert, petit hommage à Guy Clark. Quelques notes de musique avant de rentrer dans le vif du sujet : “Les Bords de l’Yonne”. Déjà cette gorge qui se serre, déjà ces paupières qui se ferment pour se laisser bercer par les douces notes de l’harmonica. On n’est pas sur les bords du Mississippi mais on s’y croirait presque. “Columbia”, “Tranchées”, “La Vie est belle”, “Hervé” et la plus belle des chansons d’amour “Peut-être que nous serions heureux” font partie de la set-list. En plus de ses chansons à lui, Baptiste W. Hamon reprend ses illustres aieux : Hank Williams (“I’ll Be a Bachelor Till I Die”), mais aussi Woody Guthrie (“This Land is Your Land”). Incontournable des concerts de Baptiste W. Hamon depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, cette reprise de “Folsom Prison Blues”, traduite en français par le chanteur. C’est le moment n’importe quoi du concert. Mais le bon n’importe quoi. Ça s’enflamme, ça s’éclate c’est la folie et c’est communicatif, si bien qu’une demoiselle jettera un soutif sur scène. Oui, un soutif. Comme dans les concerts de rock’n’roll des années 1970. Alors, chiant en concert de folk ? Pas. Du. Tout.
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