On y était : Sarah Blasko aux Étoiles
Il fait lourd dans Paris, et nous sommes en retard. Nous déboulons à Château d’eau, souffle coupé, et gorge sèche. En pénétrant par la double-porte du théâtre Les Étoiles, on est d’abord un peu stupéfaites par le peu de monde assistant à la première partie assurée par Sarah Belkner, que l’on retrouvera sur scène quelques minutes après, aux côtés de Sarah Blasko. Accompagnée de ses deux claviers, la souriante Sarah Belkner propose une pop lumineuse et légère, portée par son timbre de voix clair. On a particulièrement apprécié la délicate ballade “Susanne”, en piano-voix, inspirée d’une rencontre de la chanteuse avec la danseuse centenaire Eileen Kramer.
Le public se fait un peu plus compact devant la scène, bien qu’étrangement peu nombreux ce soir. C’est au tour de Sarah Blasko et de ses quatre musiciens de rejoindre l’avant-scène, tous vêtus intégralement de noir. On notera le legging, la veste de costume et… les chaussures de claquette de la chanteuse. Ses musiciens sont postés de chaque côté d’elle, et sont visiblement tous multi-instrumentistes, n’hésitant pas à s’échanger les instruments pendant le set. L’Australienne aux cheveux de feu a l’attitude d’une Nathalie Dessay au regard vibrant, croisée avec une Aurélie Dupont en pleine représentation contemporaine, occupant l’espace avec quelques pas de danse bringuebalants. De passage à Paris pour présenter Eternal Return son dernier album, Sarah Blasko est rayonnante, visiblement heureuse et touchée d’être de retour dans la capitale. Elle rit beaucoup, et n’hésite pas à nous présenter ses excuses pour ne (toujours) pas parler français, via la voix électronique de son traducteur de téléphone portable.
Tous les titres de son album sont interprétés minutieusement, les arrangements sont très fidèles aux originaux, si ce n’est cette batterie incroyable (et ce batteur en chaussettes) qui soutient le rythme et la cadence en levée. Et nous fait danser avec l’impression d’être sur le parquet du gymnase du lycée lors de notre bal de promo. Sans oublier la puissance du timbre de voix de Sarah qui sait se faire vulnérable et sexy (“Luxurious”) aussi bien qu’éloquent et ultra-maîtrisé (“I Wanna Be Your Man”). Rien ne déborde, rien de dépasse, le set est bien calibré, peut-être un peu trop même. Le public est réceptif, il ne se prive pas de participer aux si jolis chœur de la fameuse “All I want”. Les titres s’enchaînent pendant un peu plus d’une hesure, et malgré les intenses 5 minutes d’applaudissements et de cris insistants des spectateurs conquis, espérant le retour sur scène des Australiens le temps d’un bis. Nos prières ne seront pas entendues. Pas même pour un “merci”. Dommage.
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Setlist : I Am Ready / Better With You / I’d Be Lost / Maybe This Time / Beyond / All I Want / We Won’t Run / No Turning Back / Only One / Say What You Want / Without / I Wanna Be Your Man / Luxurious / I Awake
Photos : Emma Shindo