Festival d’été de Québec jour 10 : Les Ogres de Barback, Blanche et Noir, Alexe Gaudreault
Notre avant-dernière journée a plutôt mal démarré. On avait entendu qu’un PopUp (petit showcase dans des lieux insolites) avec Safia Nolin et Koriass était organisé sur la Place royale de Québec. On se réjouissait, sauf que c’était sans tenir compte des importants retards de bus qui nous ont mis dans le pétrin. Pour faire court, on l’a raté. Bien raté. Notre enthousiasme en a pris un coup, et c’est sans réel fanatisme qu’on a choisi trois concerts pour se remontrer le moral.
On a commencé avec une totale découverte : BLANCHE ET NOIR un couple de rockeurs du Québec. Nom de scène égale tenue de scène : tous les deux portent des vêtements noir et blanc à motifs, réhaussés d’un nœud papillon. Forcément on pense aux White Stripes ou aux Kills, mais Blanche et Noir vont plus loin, ils explorent des recoins grunge et hard-rock (“Sans raison”) à l’aide de leur deux instruments. Jean est à la guitare, Amanda à la batterie, et le duo s’éclate face au public du Coeur du FEQ.
ALEXE GAUDREAULT était invitée par Energie, une radio locale à se produire sur la scène du Coeur du FEQ et elle est ravie. La jeune femme de 24 ans à la chevelure de feu a visiblement l’assurance de la scène, même si elle confie que c’est toutbonnement impressionnant de se tenir derrière la scène, elle qui venait ado’ au Festival. Le public s’est assis dans la fosse, conférant au concert d’Alexe une ambiance bon-enfant. Alexe c’est une ex-La Voix (The Voice) québécoise, qui a sorti son premier album éponyme en mai dernier. Si vocalement on pense tout de suite à Louane, musicalement la pop grand-public d’Alexe est tout aussi similaire à celle de sa consœur française : des basses au pad, un peu d’auto-tune et de résonance pour la voix, et des jolies mélodies qui attrapent l’oreille : “Tempête”, “L’envers du décors”, “Néant” et la ballade “L’hiver”, qu’elle dédie à tous les amoureux présents cet après-midi là.
Tu vas peut-être nous trouver snobs, mais on n’avait pas très envie d’aller voir les Red Hot qui se produisaient sur les Plaines d’Abraham. Finalement, on a bien fait puisque les retours des festivaliers sur les réseaux sociaux ne sont guère unanimes : son, organisation et sécurité sont fortement critiqués. Il faut dire que les Reh Hot étaient attendus comme le messie et que la foule – très nombreuse – affluait dans les rues de Québec depuis des heures déjà. Bref, on a préféré se diriger vers la place d’Youville pour voir LES OGRES DE BARBACK qui faisaient leur grand retour à Québec.
Pour les Français, les Ogres de Barback c’est un groupe qui a toujours existé, que l’on connaît tous, mais que l’on associe souvent bêtement à des festivals comme l’Huma ou les Solidays. Ils le disent eux-même “ça fait 20 ans que les Ogres jouent, est ce qu’on continue ?” Les deux frères et deux sœurs de la famille Burguière se suffisent largement à eux-même sur scène . En effet, ils changent d’instrument comme de chaussette : trombone-contrebasse-tuba, flûte traversière-piano, accordéon-guitare, cithare-violon-trompette… Bref, les Français te donnent des complexes rien qu’en les regardant. On sent aussi instantanément une excellente aisance sur scène : souvent alignés, les Ogres sont de bonne humeur, et Fred, chanteur principal de la formation prend souvent quelques secondes entre chaque chanson pour raconter une anecdote et plaisanter. Le public est diversifié, mais on ne va pas mentir, beaucoup de jeunes sont partis sur les Plaines pour les Red Hot. Doté d’un vaste catalogue, les Ogres explorent sans peine leur répertoire, “Vous m’énervez”, “Au Café du Canal” de Perret, “Le Daron”… et installe une ambiance festive et joviale dans le centre de Québec.
Photos : Emma Shindo
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