Fai Baba : la Suisse, plus psyché qu’il n’y paraît

DECOUVERTE – Il a fallu un 5e album pour que j’entende parler de Fai Baba. Dans les cartons depuis octobre, on te parle enfin de Sad & Horny, petite pépite suisse à écouter en boucle. La bulle de coton qu’il te faut pour ce mois de janvier.

Çà commence comme une ode aux lascives années 1970. Rêve psychédélique doux-amer et planant à souhait, Sad & Horny porte terriblement bien son nom. De “Find Me A Woman” à “Straight Man”, on suit les déboires d’un mec seul, qui a terriblement besoin de chaleur humaine. Bande-son des hallucinations enivrées d’un homme abandonné, l‘album te fera, paradoxalement, te sentir léger et en phase. Avec les rayons de soleil qui traverse ta fenêtre, avec la brise dans tes cheveux, avec le reste du monde que tu croiseras sur ta route. Rien que ça.

Ne nous demande pas de décrire plus précisément cet album. Impossible d’identifier cette musique. Accents blues et jazzy (“The Master”), épopées rock (les 6 minutes de la folle “Can’t Get Over You”), refrains pop imparables (“Why Do I Feel So Alone ?”), le duo Fai Baba se moque des cases et mélange joyeusement à tous les genres des synthés planants, des percus caressantes, des guitares à réverb, une voix doucereuse… Les marques de fabrique des deux mecs aux commandes.

Fai Baba, c’est d’abord Fabian Sigmund, cet homme à la voix tout terrain, qui te donnera tout autant envie de danser furieusement sur une piste que de t’allonger sur la moquette à regarder des kaléidoscopes toute la nuit. Projet d’abord solo, Fai Baba est devenu duo sur ce 5e album, avec Domi Chansorn, celui qui te prend par la main dans chaque titre pour t’emmener vers l’inconnu, et que tu suis les yeux fermés, au rythme de la richesse de ses percussions.

Ils ont convaincu les TransMusicales en décembre. Nul doute qu’ils convaincront bientôt toute la France.

En tournée en France dont deux dates à Paris : le 25 janvier au Supersonic, le 4 mars au Trabendo.

(On te laisse sur une petite mention spéciale à “Lucky”, dont l’intro au piano nous a ramenés aux années de gloire de Ghinzu et de son “Sea-Side Friends”, et dont la voix te fera tomber à la renverse. Ça méritait d’être souligné).

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