Dirty Deep et Heymoonshaker, le concert à haut-voltage
LIVE REPORT – Quand une salle réunit à l’affiche deux groupes que tu rêvais de voir ensemble il y a 4 ans, ça donne Dirty Deep et Heymoonshaker au Noumatrouff de Mulhouse.
Il y a 4 ans, quand je rencontrais Heymoonshaker, leurs improvisations effrénées à base de blues et de beatbox me donnaient envie de leur faire découvrir Dirty Deep. Lui aussi bluesman à l’harmonica, capable de jams incroyables, je rêvais de les voir un jour sur scène ensemble. Quatre ans plus tard, ils se retrouvent sur la même scène pour une affiche qui n’était, finalement, plus très blues. Car les deux formations sont pour ça symboliques de l’univers des possibles niveau variation de thème.
Live rugissant pour Dirty Deep
Dirty Deep, en s’agrandissant, a pris le chemin d’un blues beaucoup plus rock, garage, grunge, si tant est que ces mots aient une vraie signification. Ce qu’il faut en comprendre, c’est que le trio fait de la musique rugueuse, qui s’écoute fort et se vit en secouant la tête et en remuant les hanches. Et dieu que c’est bon. Dès l’entrée sur “John The Revelator”, le ton est donné. Les guitares crissent et font démarrer un concert en tous points excellent. L’harmonie entre les 3 garçons est palpable. Ils s’amusent, jouent entre eux et avec le public. Celui-ci, évidemment, ne se fait pas prier. Mais c’est quand l’harmonica fait son apparition que la folie se fait furieuse, le spectacle immense. Décidément, Dirty Deep est taillé pour les plus grosses scènes de France et de Navarre.
Heymoonshaker, eux, ont tellement tourné sur toutes les scènes de monde qu’ils ont fait évoluer leur beatbox blues nerveux et imprévisible vers un set plus travaillé et redoutablement efficace. La majorité des titres de Noir, l’album dont ils ont sorti une version live récemment, sont au programme.
Efficaces Heymoonshaker
Le public, composé en grande partie d’amateurs du groupe, retrouve avec plaisir le duo qui n’était pas passé dans le coin depuis un bout de temps. Et forcément, il est ultra-réactif : il ondule sur “Best Of My Love”, danse frénétiquement sur “Take The Reins”, se laisse complètement envoûté sur le rythme lancinant de “Stoned”. On retrouve les solos, les discours sexy de Crowe, les œillades de Balcon, le lancer de CD. Tout est là. Pour moi, tout sauf l’étincelle de nouveauté sur laquelle je comptais après un an et demi sans les voir. L’étincelle viendra en rappel avec “Totem”, sorte de titre-impro où les chevaux seront enfin lâchés. Car c’est toujours là qu’ils excellent : loin des sentiers qu’ils se sont eux-mêmes tracés.
► Heymoonshaker en concert au Festival Chorus le 24 novembre
► Dirty Deep en concert à Belfort le 10 décembre
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