Francouvertes demi-finale 3 : Alex Burger se glisse sur le podium
LIVE REPORT – Pour le dernier soir des demi-finales, le Cabaret du Lion d’Or accueillait CE7TE LIFE, Alex Burger et Poulin. Seul le deuxième se qualifiera pour la grande finale du tremplin.
Pour cette dernière soirée des Francouvertes, le premier groupe en lice a misé sur des éléments de décor, beaucoup de babioles. À la BigFlo & Oli : un banc, une bouche d’incendie et un lampadaire. Et même des danseurs. CE7TE LIFE c’est un trio de deux rappeurs et un MC. On est loin du style d’O.G.B la veille. Niveau instrumental grosses basses et plages électroniques dignes des années 1990. Ajoute à ça du vocodeur et tu as le combo magique du groupe à mi-chemin entre PNL, Soprano et Damso, et clairement influencés par les Young Thug, Travis Scott et autres confrères.
Vous l’aurez compris, pas ma came. Difficile quand il n’y a aucun instrument sur scène et trop de clichés prenant le dessus sur la musique. Néanmoins, de la motivation, de l’énergie et une volonté se faire le spectacle malgré quelques problèmes techniques.
Rock’n’roll is not dead
Transition, changement de set, place aux guitares et à la batterie. Niveau style, on ne pouvait pas faire aussi différent qu’avec Alex Burger en deuxième partie de soirée. Alex Burger c’est simplement du rock 60’s très bien foutu, faussement rustique, arrosé d’un humour pince sans rire (paye ta réf à l’incendie de Notre-Dame de Paris en plein milieu du set).
Cette fois-ci, Alex Burger n’a plus que trois musiciens, mais il a retrouvé l’intégralité de sa sainte trinité : David Marchand à la basse, Mandela Coupal à la batterie et Elliot Durocher à la guitare. On le sent plus dedans, prenant visiblement son pied à jouer avec sa gang, les Prix Staff. Ça swingue, ça twiste, ça rock, c’est un poil moins fou que ce que l’on a pu voir de lui à d’autres reprises mais c’est carrément bien foutu. “Quand tu fais du body surfing ou que c’est sold out, ça veut dire que ça se passe”, s’amuse-t-il. Besoin d’aucun des deux ce soir pour Alex Burger, qui délivre un set béton, équilibré et percutant, absolument parfait. C’est d’ailleurs le seul candidat de cette 3e demi-finale qui parviendra à décrocher sa place pour la finale. Rock’n’roll baby !
Poulin, la femme-flamme
“Je suis la seule femme de la soirée, et je suis la mieux accompagnée” annonce Poulin, sans détours, quelques minutes après le début de son set. Bien entourée elle l’est, Étienne Dupré à la basse et Thomas Sauvé-Lafrance à la batterie, un duo rythmique bien ancré et très solide. Poulin n’a pas la langue dans sa poche, elle dérange. Elle ne se met pas de barrières, et scéniquement, ça peut en choquer certains, peu ou pas habitués à voir une femme-artiste vivre physiquement sa musique. Sa chanson “Cloches” est d’une telle intensité qu’on en retient notre souffle, en quasi apnée tout du long.
Avec sa voix haut perchée, lyrique et puissante, Poulin a un univers bien marqué, un rock expérimental et théâtral qui va faire lever et déplacer Jesse Mac Cormack (membre du jury de la soirée) sur le côté de la scène. La fin de set est un petit bémol, alors qu’après avoir exigé du public de se lever et de crier avec elle, la jeune femme l’invite au public à la rejoindre sur scène. Le titre interprété n’est pas inintéressant, mais les flammes qui l’habitaient et m’impressionnaient sont retombées. Un Canadair versé sur un début de brasier ardent. Un brasier qui ne demande qu’à être rallumé.
Les trois finalistes de l’édition 2019 des Francouvertes sont désormais connus : O.G.B, P’tit Belliveau et les Grosses Coques et Alex Burger. Un podium de l’éclectisme assumé qui promet une finale, le 6 mai au Club Soda, des plus intéressantes.