Cash Savage and The Last Drinks : l’Australie à la Laiterie
LIVE REPORT – Pour leur première date de leur tournée européenne, Cash Savage and The Last Drinks ont choisi la Laiterie comme premier stop.
L’affiche sur le papier tient plus que la route, visez un peu : Prokop qui ouvre pour Cash Savage and the Last Drinks. Prokop, on connaît, il passe régulièrement à Strasbourg ou pas loin. Je l’avais croisé il y a quelques années à l’espace Django. De mémoire, il était seul. Là, c’est un groupe au complet. Ils ont de la gueule et le set aussi. Leur musique nous fait passer du folk au blues avec une décontraction qui met en évidence l’expérience de la scène. Un feeling de country rock avec des morceaux blues superbes ! Du Prokop des grands soirs.
Voyage voyage, éternellement
Cash Savage et son groupe The Last Drinks sont de passage à Strasbourg, et c’est une bonne nouvelle car cela fait plusieurs années que je les suis et attendais leur passage dans la capitale alsacienne. Cette belle soirée se poursuit donc avec du rock cette fois. Ce rock qui vous chope aux tripes, vous embarque. Cash Savage et son groupe vont nous faire voyager, pas vraiment en Australie, non, mais dans des contrées peuplées d’instruments et surtout d’un violon. Ce violon qui accompagne les deux guitares, la basse, le clavier, la batterie… et la voix de Cash. Ce violon qui vous flanque la chair de poule sur “Seahorse”, morceau le plus calme du set mais de toute beauté. Un contraste avec la voix gutturale de Cash. Si vous ajoutez à ça son regard perçant, ce morceau est digne d’un chef d’œuvre à lui tout seul.
Cash et ses guitares
Un second chef d’œuvre nous est aussi joué : “So This Is Love”. J’ai du mal à définir les guitares de ce morceau, elles sont pour moi dotées d’un lyrisme… Elles nous parlent ces guitares. Leurs montées en puissance donnent un côté épileptique au morceau. Ça m’a fait penser à certains morceaux de Thurston Moore joués live, avec sa guitare qui vient nous causer. C’est tout l’intérêt de la musique live d’ailleurs. Cash nous informe qu’il n’y aura pas de rappel, mais c’est sans importance, le set aura été mené de voix de maitre par Cash et j’en ressors conquis.
À l’heure du retour, quand se fait le bilan de cette belle soirée, une question me vient à l’esprit : que sera le prochain « club » de la Laiterie ? Oui, il sera où et comment? Parce qu’après une soirée de haut niveau comme celle-là, on va devoir croiser les doigts pour maintenir ce niveau…
Texte : Bruno Geniller
Photos : Morgane Milesi