Klô Pelgag seule au piano aux Francos de Montréal, la plus belle des surprises
COMPTE RENDU – Klô Pelgag a donné un concert surprise et intime dans le cadre des Francos de Montréal. Retour sur le concert le plus relax du festival.
Si vous aviez la programmation complète des Francos de Montréal en main, vous aviez sans doute remarquer plusieurs cases de “spectacle surprise”. Celui du jeudi 20 juin a mis en émois les réseaux sociaux, puisqu’il a vite été dévoilé qu’il s’agirait de Klô Pelgag en solo. Et qu’il faudrait être tiré au sort pour y assister. Le concert était gratuit, mais en salle (au Studio TD, ex Astral), les places étaient donc limitées. Malgré quelques frustrations, de nombreux fans étaient venus tenter leur chance au guichet, et ont pu obtenir des précieux billets. Pour les déçus, sachez que l’artiste québécoise donnera d’autres concerts seule au piano cet été au Québec.
Revenons à nos moutons. Pour être bien honnête avec vous, j’avais déjà eu la chance de voir Klô Pelgag fin novembre dernier, dans le cadre du Festival Triste. (Parfait ce nom, non ?). C’était ce qu’on appelle, une affiche parfaite : Klô Pelgag, un piano, une église. Sans surprise, j’avais chouiné, c’était dans le thème. J’avais aussi oublié mon téléphone sur un banc de prière, mais ça c’est une autre histoire.
Le spectacle le plus relax des Francos
Ce soir au Studio TD, le “concept” est le même. Klô Pelgag, léger maquillage de clown triste, petites barrettes roses dans les cheveux et robe en velours, se présente seule sur scène, et ne bougera pas (ou presque, on y reviendra) de derrière son grand piano à queue, illuminée par sa lampe champignon. Le reste est propre à chaque concert.
Elle présente le “spectacle le plus relax des Francos”, c’est elle qui le dit. Quelques partitions trônent sur son pupitre de piano, deux gros Post-it roses également. “Il n’y a pas de setlist, je suis connectée à mon plexus qui me dit quelle toune je vais jouer”, nous précise-t-elle. Ainsi, elle enchaîne les demandes des internautes, a priori très amateurs de son premier album (elle avait posté un questionnaire en ligne, savoir ce que le public aimerait entendre), et les chansons de son dernier album (“Mélamine”, “Maison jaune”, “À l’ombre des cyprès”).
Les arrangements au piano magnifient le timbre de voix de Klô Pelgag, agrémenté de réverb’. Savoir que chaque interprétation est unique nous fait sentir extrêmement chanceux. Il aura fallu attendre “La fièvre des fleurs” pour que j’essuie discrètement quelques larmes. Vite mêlées à des rires, lorsque la Québécoise explique qu’on lui a souvent demandé des explications sur cette chanson. Pour elle, “elle est partie” est pourtant assez explicite. Il nous semble aussi, d’autant plus que l’artiste a fait rimer cette phrase avec “chimiothérapie” et “leucémie”. Mais bon…
Le dancefloor en folie
Après “La fonte”, Klô Pelgag ne peut pas s’empêcher de nous lancer un “ça va sur le dancefloor ?”. Si quelques tables trônent sur le devant de la fosse, le reste du public se tient debout derrière, silencieux, immobile et fasciné. Le temps file a une vitesse folle. On est aspiré par la beauté et la mélancolie des chansons qui hérissent les poils. Et lorsque Klô Pelgag prend la parole, on rigole, on sourit, on décompresse enfin.
Sa spontanéité et son répondant désarçonnent par leur honnêteté et leur charme. Comme, lorsqu’en annonçant qu’il s’agit de la dernière chanson du spectacle, quelqu’un crie un “noonnnn !” douloureux et que Klô Pelgag, flegmatique, répond qu’on ne va pas s’en sortir dans la vie si on n’a pas appris à dire au revoir. C’est désopilant en plus d’être vrai. C’est sur “Voyage Voyage”, sa sublime reprise de Desireless (“je finis avec une chanson pas de moi, parce que fuck toute !”) précédée de “Libre” le premier single de son nouvel album à paraître en octobre, qu’elle quitte la scène une première fois.
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Elle revient sous les applaudissements, et se place derrière une sorte de clavier-synthé qu’on avait presque oublié, placé sur le côté droit de la scène. Elle joue quelques notes, à peine quelques secondes, et repart directement dans les coulisses. Le public est mi-éberlué, mi-amusé. Elle nous avoue quelques instants plus tard, qu’il s’agissait d’une blague préparée avec son ingé son.
Finalement, elle clôt son concert avec “Samedi soir à la violence”, une dernière demande du public qui ne peut s’empêcher de faire les chœurs de la chanson originale (“J’entends souvent cette voix”, “haaaa”). Très tentant, c’est certain. Cette fois-ci, Klô Pelgag salue pour de vrai, sourire gêné. Elle tente une acrobatie sur sa chaise de piano avant de quitter la scène sur le thème de Jurrasic Park.
Son album ABRACADABRA sortira le 11 octobre prochain (Secret City Records).
SEULE AU PIANO / En concert le 12 juillet au Festival Archipel (Kamouraska).Le 17 juillet aux Transboréales de Saint-Pierre et le 18 juillet au Festival Noël dans l’Canton (St-Elie de Caxton).
EN GROUPE / Le 17 mars 2025 au Café de la danse à Paris. Le 26 avril 2025 à l’Impérial Bell de Québec, et le 1er mai 2025 au MTelus de Montréal.
Crédit photos : Emma Shindo
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