Francouvertes : Oli Féra, Dogo Suicide, De Mal En Pire

COMPTE RENDU – Première soirée des Francouvertes 2025, c’est parti ! Au programme : Oli Féra, Dogo Suicide et De Mal En Pire.

Cette année, les Francouvertes nous secouent dès la première soirée avec trois propositions vitaminées de type punk-métal, histoire de poser le ton. Loin de la douce langueur hivernale, nous voilà propulsées, de bon lundi, dans une ambiance décoiffante et assourdissante. Ce n’est pas une mauvaise chose : nous aimons la surprise, l’inattendu. Quoique groovy, le mardi est plus doux, ce qui nous ravit. Retour sur deux soirées fortes en émotions.

Un lundi “headbang”

Ce lundi soir, c’est la nuque qui travaille. Les oreilles, aussi. Nous ne nous y attendions pas : ce soir c’est punk, ce soir c’est rock, ce soir c’est FORT. L’intensité va crescendo, Oli Féra en ouverture, suivie de Dogo Suicide et conclue par De Mal En Pire. Sans oublier l’ex à l’honneur, nos chouchous de cœur : CRABE.

Nous retrouvons avec plai-sir la batterie déchaînée de Gabriel Lapierre ainsi que les riffs diaboliques et la voix cinglante de Mertin Poulin-Légaré. Sur scène, la complicité des deux acolytes (partageant la scène depuis près de seize ans) n’est plus à prouver.

Présentés lors de la 22e édition des Francouvertes, les musiciens de CRABE ont roulé leur bosse depuis le temps, ce soir ils s’amusent. L’humour est notoire, notamment dans le décalage entre le trash assumé du projet et le doux chant des oiseaux piaillant en back track. Les maquillages à la Kiss portent également à sourire. Bref, trois tounes efficaces de ce duo-ex que l’on ne finit plus d’aimer.

Oli Féra, rock texturé

Première formation à briser la glace, Oli Féra se démarque par sa voix profonde et sa prestation scénique impeccable. C’est texturé, c’est rock, c’est bien exécuté. On embarque. Le petit côté Fred Fortin (dans les textes, notamment) mêlé à une touche de Niagara (certain·es préfèrent citer Diane Dufresne), nous séduit. Les musicien·nes qui l’accompagnent sont tout autant convainquant·es et on ne s’étonne pas des prix et trophées déjà accumulés par le groupe, notamment au concours Ma Première Place des Arts en 2022.

Une prestation lichée qui nous laissait croire à une première place dans le palmarès. Mais, surprise : c’est à Dogo Suicide que revient cet honneur lors de cette 1re soirée, Oli Féra se plaçant juste derrière.

Dogo Suicide, punk qui fesse

Beau trio venu tout droit de la capitale nationale. Un drum qui fesse, deux guit’ au picking impeccable, des cheveux dans la face et une jaquette d’hôpital. Ah ! Sans oublier le fameux growl métalleux à la IDLES ou, pour rester local, à la Oktoplut.

Le groupe maîtrise très bien les codes du genre tout en ajoutant des textures intéressantes et plus “douces” au côté punk tout de même bien assumé. Les textes désillusionnés font écho à notre époque (qui oserait dire que ça va bien en ce moment ?) et semblent harmonieusement portés par le dosage méticuleux des trois voix sur scène. Un tout équilibré et plutôt éloquent qui leur vaut une première place dans le palmarès du 1er soir.

De Mal En Pire, oreilles saturées

Good lord. Bon, peut-être commence-t-il à se faire tard, peut-être n’est-ce pas du tout notre truc, peut-être nos oreilles sont-elles saturées de noise pour un lundi. Peut-être est-ce le combo de tout cela qui nous force à fuir un moment aux toilettes, mais les faits sont les faits : nous avons fui.

Soyons “pro” maintenant : la formation la plus franchement métalleuse de la soirée a tout de même délivré une performance invitant au headbang (nous avons vu quelques heureux·ses dans la salle). Quatuor originaire de Sherbrooke, l’ambition de ce projet est noble : faire du métal (un genre peu investi au Québec) et en français s’il vous plaît. Pour l’aspect de la langue, on les croit : le mandat est réussi. Encore faut-il saisir la teneur des textes, totalement camouflés par l’impétuosité des vociférations gutturales. Style oblige ?

Côté instrumental, on admet certains moments de grâce, mais dans l’ensemble disons-le : on trouve ça plat. Que le quatuor se rassure : nous ne sommes pas le public-cible. De Mal En Pire se place troisième au palmarès provisoire de cette première soirée.

Rejoignez-nous sur Instagram pour retrouver plus de photos !

Texte : Elise Denis / Photos : Emma Shindo