Hellfest jour 4 : clap de fin pour cette édition 2025

FESTIVAL – Dernier jour du Hellfest en ce dimanche. Toujours plus de découvertes malgré la fatigue, et une fin en feux d’artifice.

Nous sommes déjà dimanche, quatrième et dernier jour de cette édition 2025 du Hellfest. On commence par ce qui devient notre rituel matinal : une petite séance de “yoga métal”. Ce réveil musculaire en douceur fait vraiment du bien et donne le ton de la journée : profiter de l’ambiance au maximum tout en faisant de belles découvertes sonores.

Coup de projecteur sur Aluk Todolo 

On attaque par une petite pépite instrumentale sous la Temple : Aluk Todolo. Le trio français nous propose un son planant difficile à qualifier, qui colle parfaitement avec l’état d’esprit du jour. On est dans notre bulle, on vit l’instant présent, en profitant de la musique chacun à sa manière sans se soucier du regard de l’autre. Les paroles seraient effectivement superflues. C’est un son qui se ressent plus qu’il ne s’écoute. Les trois membres du groupe sont en symbiose avec leurs instruments, ils n’échangent que rarement des regards entre eux : rien à dire, juste à vibrer.

L’ampoule centrale, qui s’éclaire en suivant la guitare de Shantidas Riedacker, est la pièce maîtresse de la mise en scène. Rien d’étonnant lorsqu’une petite recherche rapide sur le net viendra me confirmer que la lumière est au cœur de leur projet : Shantidas Riedacker est architecte lumière ! Il a participé entre autres à la création de la mise en lumière liturgique et patrimoniale de l’intérieur de la cathédrale Notre Dame de Paris ou encore aux illuminations de la Grand Place de Bruxelles.

Découvertes de l’après-midi made in Hellfest

Direction la Valley pour découvrir à quoi ressemble le “cholo-goth” de Prayers. Le décor est minimaliste : le chanteur Rafael Reyes avec sa table de mixage, flanqué de ses deux “gorilles” armés de fausses dagues. Lui se donne à fond, surjouant chaque geste tandis que de chaque côté, les deux figurants changent de position toutes les 3 minutes…passionnant ! En terme de musique, c’est étonnant mais ça fait danser le public du Hellfest qui se réveille petit à petit pour ce quatrième jour.

Sans aucun a priori car je n’avais pas pris le temps d’écouter, je vais jeter une oreille du côté des mainstages. D’abord les américains de Dead Poet Society à la Mainstage 1. Ça permet au public de bien se défouler et toujours dans un esprit bon enfant. C’est sympa à regarder mais je cherche encore le lien avec le film dont ce quatuor tire son nom… En fait, la majorité du public attend le début de Lorna Shore qui prend le relais sur la Mainstage 2 dès la fin du concert d’à côté. Les fans se déchaînent, on assiste à des vagues de slams ininterrompues, nul doute que cela fera partie des très bons souvenirs pour de nombreux festivaliers de cette année.

Visuels léchés made in Shaârghot

Sous la Temple, on assiste au concert des parisiens déjantés de Shaârghot. Entièrement peints en noir, avec des costumes mélangeant cyberpunk et horreur, c’est un véritable spectacle qu’ils proposent. Shaârghot n’est pas seulement un groupe, ils ont tout un monde inventé depuis 2010, qui ne cesse de s’enrichir des idées créatives proposées par Etienne Bianchi. En plus d’incarner le personnage du Shaârghot sur scène et de chanter, c’est lui la tête pensante de tout cet univers postapocalyptique qui est magnifiquement mis en scène à grand renfort de costumes et d’accessoires. Un plaisir à regarder et je ne suis pas la seule à l’avoir pensé car nous étions très nombreux malgré la chaleur pesante sous la Temple.

Dans un autre style (rien à voir mais c’est ça aussi le plaisir du Hellfest), j’ai assisté à un concert en cage sous la Purple House! C’était aussi des parisiens mais un jeune groupe : Gehen. Pour le coup, les spectateurs n’étaient vraiment pas nombreux mais les quelques dizaines de curieux ont tout donné autour de cette cage à 360⁰.

Dethklok : le concert bande-son de l’animé Metalocalypse

Fans de l’animé Metalocalypse ou simplement du groupe Dethklok à l’origine de la bande-son, les spectateurs se sont pressés très tôt contre les barrières de l’Altar en cette fin de journée. Et quel concert ! On est immergé dans les images de la série qui compte 4 saisons ainsi qu’un film sorti en 2023  Metalocalypse: Army of The Doomstar. C’est gore, drôle et proscrit aux épileptiques ! On en prend plein les yeux et les oreilles. Bien que la série soit une parodie faite de tous les préjugés du monde des métalleux, le son est du vrai death metal mélodique. Et c’est un réel plaisir de voir les membres du groupe enfin dans la lumière quand se termine leur show ! Ils viennent nous saluer, heureux d’avoir partagé ce moment avec un public enthousiaste du début à la fin !

On nous a dit de bien rester jusqu’à la fin car une surprise nous attend… C’est donc posée en arrière que j’assiste au concert de Linkin Park. Impossible de toute façon d’avancer plus. Je pense que les spectateurs ce soir ne reflètent pas du tout le public croisé ces 4 jours. Tout le monde est à cran, hors de question de perdre un centimètre carré durement acquis dans la foule serrée, pas de sourires, pas d’humour… Est-ce la fatigue ? Pas sûre ! Je me demande si ceux qui forment le gros du public de Linkin Park ne sont pas venus uniquement pour les voir eux, et pas pour être au Hellfest… Je profite donc plutôt du spectacle des jongleurs de feu, bien assise entre deux bars. Et je me fais même un petit plaisir en dégustant un riz au lait juste avant la fermeture des stands.

Clap de fin du Hellfest 2025, rendez-vous l’année prochaine !

Minuit : tout s’arrête sauf sur la Mainstage 1 où Emily Armstrong continue de se montrer très convaincante sur scène. Mais ce n’est définitivement plus vraiment le Linkin Park de ma jeunesse.

Minuit trente : c’est l’heure de la surprise tant attendue ! On a entendu chuchoter toute la soirée que “non, cette année, ce ne sera pas un feu d’artifices, ce sera une vraie surprise !” Mais plutôt qu’une vraie surprise, il s’agit simplement du retour du feu d’artifice dont l’absence l’an dernier avait fait couler beaucoup d’encre. L’organisation du Hellfest est donc définitivement bien à l’écoute de ses festivaliers. Cette “surprise” est surtout l’occasion de nous faire découvrir le nouveau visuel et les dates pour l’édition 2026 intitulée “Tales from the pit”. Alors que j’ai plutôt envie de célébrer la fin de ces 4 jours et de communier une dernière fois avec tout le monde, on a le sentiment que la prod se frotte déjà un peu les mains en pensant à juin 2026…

Allez, hauts les cœurs, ce sera forcément génial l’an prochain aussi !

Texte et photos par Cl-ear