Warhaus, la fin d’un karaoke tour à Nancy

LIVE REPORT – Warhaus était de passage à L’Autre Canal pour une des dernières dates de la tournée de l’album Karaoke Moon. On y était.

Warhaus fait partie des groupes qu’on adore et qu’on ne voit pas assez. Du genre une fois par an ces derniers temps, certes, mais les vrais sauront que non, ce n’est pas suffisant. Notre dernière rencontre, c’était à Arles, dans le magnifique théâtre antique pour une leçon de musique qui nous avait retournés. Deux heures de route, un froid de canard et une semaine intense n’étaient donc que d’infimes obstacles à surmonter pour revivre un grand moment de musique.

Noonzy, valeur sûre

La première partie n’est pas une découverte. En effet, on avait déjà entendu Noonzy en première partie d’un autre groupe belge, dEUS. Même configuration ici : guitare-voix. Il plaisante sur le fait qu’il ne se tourne que vers une moitié de public, pour nous épargner les larsen de sa guitare. Le reste est une succession de petits bonbons pop-folk à la guitare acoustique, qui pourraient être brillants mais sont teintés de nostalgie, et d’un brin de mélancolie légère et douce. Et comme la première fois qu’on l’a vu, on est séduit. Le public aussi.

noonzy

Place à Warhaus. On sait qu’on ne va pas être surpris. On n’est pas venu pour être surpris. On veut du Warhaus. On veut cette classe monumentale qui exsude de toute part. On veut de la Musique avec un grand M. On veut de la trompette et du trombone. On veut des percus. Et. On. Veut. Chanter. On aura tout ça. Même si, avouons-le, les premiers titres démarrent timidement. Est-ce parce qu’on est trop concentré à tenter de prendre des photos ? Ou est-ce parce que le public est trop introverti ? Est-ce le temps au groupe de se chauffer ? Ou un hasard de setlist ? Mais “I’m Not Him”, “I Want More” et “Popcorn” nous plongent tout doucement dans l’ambiance. Un chouia trop doucement pour notre état d’excitation.

Musique à l’état pur

Les moments de grâce arrivent, avec une intro piano magnifique pour “Hands Of A Clock”, nous montrant si besoin en était, que l’album Karaoke Moon a ses propres fulgurances. Mais Warhaus est tout autant capable de nous retourner, comme sur “Zero One Code” qui vire au titre électro sous stroboscope, ou la parfaite “Beaches”, ici mélangée avec tellement d’intelligence avec des morceaux du titre “The Winning Numbers”. Les trombones se lâchent, le gens se mettent à bouger, et ne se font plus prier pour entonner les classiques comme “Love’s A Stranger”. On retrouve tout ce qu’on aime, évidemment. Et on se délecte de ce set hybride.

Bien sûr, rien ne vaudra la claque monumentale qu’on s’était prise pour la tournée de Ha Ha Heartbreak. Forcément, un album de rupture, on ne peut pas faire mieux (jurisprudence… à peu près tous les meilleurs albums du monde). Mais Karaoke Moon vient apporter à la setlist de nouveaux titres toujours cohérents dans l’univers Warhaus, et un rappel qui, lui, nous surprendra, puisque Maarten Devoldere débarque dans le public, avec une télé et un tabouret pour se lancer dans un karaoké. Pour la France, ce sera “Aline”, de Christophe. Le public, aux anges, chantera avec lui les paroles qui défilent sur la télé vintage en pleine fosse.

Mais moi, c’est la suite qui m’intéresse. Hors de question de quitter la salle avec autre chose en tête que mon refrain favori. Celui qui rassemble et qui transforme n’importe quel public en chœur incroyable : “Open Window”. Et c’est bien là-dessus qu’on quittera L’Autre Canal, comme d’habitude avec une seule envie, celle de les revoir bien vite.

warhaus