Le glamour gothique de Luvcat à la Maroquinerie
LIVE REPORT – Rendez-vous est pris à la Maroquinerie pour découvrir la théâtrale Sophie Morgan, a.k.a. Luvcat.
Ce mercredi 23 avril, c’était Luvcat, jeune Britannique, qui hypnotisait la scène de la Maroquinerie de son énergie unique. Petite robe blanche bustier, des cheveux blond platine et une mèche noire caractéristique, des escarpins rouges et un verre de vin (du rouge, évidemment !) à la main : pas de doute, c’est bien Luvcat que nous avons sous les yeux ! Tout droit sortie d’un roman d’Emily Brontë ou d’une nouvelle gothique, c’est avec une identité visuelle originale que la jeune femme vient défendre ses premiers singles sur la scène parisienne.
Luvcat : tout droit sortie des fifties…
Les premières notes de “Lipstick” résonnent. Puis s’enchaînent “Alien” et “Matador”. Amoureux, tragiques. Comme des sortes de contes racontant un amour fort mais destructeur. Tant les paroles que le visuel scénique des morceaux nous font hésiter : sort-elle d’un film des années 1950 ? Ou plutôt d’un roman de Sheridan le Fanu ? En tout cas, peu importe. Le public est conquis, la couvre de cadeaux : des roses (rouges, bien sûr !), un portrait, des peluches… Tout ça rythmé par des applaudissements et des compliments lancés à travers la salle. “You’re so pretty !” lance d’ailleurs une fan. On peut imaginer ce que l’on veut sur l’origine de Luvcat. D’où vient-elle ? Qui est-elle ? C’est sans importance, puisque ce qui compte est ce qu’elle transmet.

C’est ce jeu identitaire et les multiples inspirations dans lesquelles elle puise qui rendent ses morceaux uniques. Comme par exemple le morceau “Love and Money”. Nouveau single sorti le mois dernier et joué à la moitié du set, il nous décrit une conversation entre deux ex-amants, qui parlent d’argent, d’amour. Il ne peut que nous faire rêver à ces couples hollywoodiens, à l’esthétique glamour des pin-up de l’époque, et au rêve américain.
… ou plutôt du XIXe siècle ?
Ensuite des morceaux qui semblent ne pas encore être sortis : “Spider” (que j’ai beaucoup aimé par ailleurs !), “Ballad” , “Bad Books” ou encore “Blushing”, entrecoupés par une reprise de “Let Down” de Radiohead. Une chanson très à propos, qui évoque le trop plein d’émotions, une impression de fausseté chez les autres ou chez soi-même. Car les émotions, on l’aura compris, c’est un fil rouge qui jalonne les morceaux de Luvcat.
La quintessence de ce thème, c’est peut-être le morceau “He’s My Man”, avant-dernier du set, que Luvcat interprète en dansant dans sa robe d’un blanc immaculé, un verre de vin rouge à la main. L’impression d’y voir une de ces héroïnes tout droit sorties d’un roman gothique dont l’obsession tragique et le désir de possession sont parfaitement décrits, doublés d’une scénographie simple mais puissante.
Une artiste dont on peut attendre beaucoup dans les futurs mois. À aller voir à Rock en Seine cet été, parce que c’est toujours mieux en live !
Texte : Lou Geniller
Photo de couverture : Maya Whittaker
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