Route du Rock – édition hiver 2025 : un samedi très “local”
LIVE REPORT – Deuxième et déjà dernier soir de la Route du Rock à La Nouvelle Vague. Retour aux sources géographiques.
Ce soir, on reste entre franco-anglais. Pas la peine d’aller lorgner plus loin quand on est à Saint-Malo, à un jet de pierre du meilleur des scènes britannique et française. Et le début de la soirée va être même encore plus local, puisque Djavid Rawat, le chanteur d’Alva Starr, tient semble-t-il le bar à vins du festival (bon ok désolé, on ne fait pas parti de cette team et ce n’est donc pas un de nos arrêts lorsqu’on vient à la Route du Rock…). On est séduit par leur musique, qui n’est pas sans rappeler les mélodies de Girls in Hawaï ou de nos chers Original Folks (pour la team de l’Est). Mais vocalement, on décroche… Un côté trop naïf et presque pas assuré qui nous parle moins…
L’Est à la conquête de l’Ouest
En parlant de l’Est, place ensuite à Sinaïve. On a un peu honte d’avoir découvert qu’ils étaient de Strasbourg seulement en regardant leur photo presse. Donc on ne va pas en louper une miette histoire de combler ce manque. Calvin Keller, Alicia Lovich et Séverin Hutt s’avèrent être les parfaits ambassadeurs de notre ville. C’est une joie d’entendre une telle puissance et de sentir une telle maîtrise de leur projet. À ma gauche, on s’extasie sur l’effet visuel que transmet le trio. À l’arrière, on se laisse surprendre par les longues nappes sonores portées par le bassiste implacable. De mon côté, je suis surprise de voir que le courant passe aussi bien ici dans l’Ouest alors que les références de l’Est sont si nombreuses. Peut-être les mentions aux rois qu’on découpe et à la soie des bourgeois qui mettent tout le monde d’accord. Mais une chose est sûre, se fondre si bien dans une affiche Route du Rock édition hiver est la preuve ultime de la qualité de ce groupe. Alors on leur souhaite fort de trouver le tourneur qu’ils méritent pour en entendre encore plus dans les mois à venir.
On enchaîne les groupes français ce soir, avec Bryan’s Magic Tears. Ils sont signés chez Born Bad et on lit qu’ils sont dans la droite lignée de leurs potos du Villejuif Underground et de Jessica 93 niveau revival rock des années 1990. Sauf que, pour citer un membre du public qu’on croise dans les escaliers quittant la salle après le début du concert : “C’est pas du rock ça !”. Alors si, mais pas de celui qui fait pogoter. Ici, on parle plutôt du rock dans la définition des Smiths version “How Soon Is Now?”. Ce mur de son, ici représenté par les 3 guitares sur scène. Et une voix, celle de Benjamin Dupont. C’est planant et puissant à la fois et la foule est dense. Tout ce qu’il faut pour combler les nostalgiques d’une époque et les amoureux de “rock pas rock mais en fait si quand même”.
Ficus et fécès avec FWF
C’est l’heure des “stars” de la soirée. On se demande tous aujourd’hui dans quel état on va trouver Lias Saoudi. Plutôt justaucorps comme à la Route du Rock été 2022, plutôt jogging ou plutôt costard ? On commence à s’habituer à le voir tous les ans par ici en tout cas. Après nous avoir régalé l’an dernier avec Decius, avec toujours en tête ce souvenir de notre rencontre live avec ce groupe à l’autre bout de la France à Détonation, on s’attend à du fou. FWF, ça peut être la claque, une leçon de charisme et de gros son en même temps.
Ce soir, ça ouvre sur un son de défécation. Oui vous avez bien lu, visiblement on ne fera pas dans la finesse ni le charisme aujourd’hui. Lias finit par arriver par le public, en portant un énorme ficus dans ses bras. De quoi apporter une petite touche à la déco. On en rira. Mais après plus d’une heure de set, on n’en rit plus vraiment. Frustration de la part des musiciens qui ne semblaient pas trouver le son qui leur plaisait (surtout Alex White), quelques minutes de vides entre des titres, et Lias qui ne semble pas pouvoir s’empêcher de toucher son sexe… On se dit qu’on aurait bien aimé rire moins et profiter plus de la musique. Bref, pas le meilleur show de FWF.
Le dancefloor made in Route du Rock
Mais heureusement, il reste un groupe. Et quel groupe : Adult DVD. Ça part immédiatement en un mélange de son électro digne des meilleurs dancefloors, couplé à cette énergie punk qui nous avait tant manqué jusque là. Ça devient une petite tendance ici, de programmer ce genre de groupe mi-post punk mi-électro à en faire danser les foules. Eux sont surpris qu’il reste autant de monde à une heure si tardive. Surpris de voir que ce monde kiffe autant et réagisse si fort à leur set. Galvanisés par tout ça, Harry à la voix donne deux fois plus encore et la joie du groupe est communicative. Les nombreux synthés et la batterie féroce sont la recette parfaite qui, sur disque te dynamise, mais sur scène te fait exploser. On n’aurait pas pu rêver mieux pour une fin de festival. Et on attend déjà notre prochaine date avec eux, en mai avec Dead Chic. Mais ça, c’est une autre histoire à suivre…