Preszow, l’intime, le monde et nous à l’Européen
LIVE REPORT – Noé Preszow en acoustique à l’Européen : de la pop belge de qualité et des textes puissants au programme !
Après un concert enflammé à l’Olympia, Noé Preszow, jeune chanteur belge découvert à l’occasion de son premier EP À nous en 2020 et d’un deuxième album [préchof] sorti en 2024, s’autorise un concert acoustique intimiste au théâtre l’Européen.
J’ai découvert l’artiste par ses deux tubes “Que tout s’danse” et “À nous”, puis à l’Olympia, où j’ai pu y apprécier sa plume. Ce concert acoustique était l’occasion de mettre en avant sa maîtrise du piano, de la guitare et de l’harmonica tout en faisant résonner ses paroles dans une salle complète.
Les armes de Preszow
L’idée de ce concert lui est venue après l’Olympia, raconte-t-il au public. Le 30 juin, dans cette salle, avec un piano, deux guitares et sa voix. Loin donc de l’énergie inépuisable et des sauts endiablés sur la scène de l’Olympia ou du Cirque Royal de Bruxelles, ici c’est une tout autre énergie qu’il déploie face à un public réceptif venu l’applaudir.
Après un premier morceau inédit, Preszow enchaîne avec “Les armes que j’ai”, un morceau du premier EP qui, portant bien son nom, évoque l’importance de composer avec ses qualités et ses défauts. Les armes de Noé Preszow, c’est sans conteste la finesse de son écriture, dont on aura l’occasion de discuter plus bas, mais également son jeu de piano et même d’harmonica. D’abord seul sur scène puis accompagné par un guitariste c’est en toute intimité que Preszow se montre à l’apogée de son art, puisant dans son répertoire des morceaux tantôt anciens tantôt plus récents, connus et moins connus.
Noé Preszow, écrire la guerre, la mémoire et la résistance
“Ceci est un concert antifasciste”. scande le chanteur belge avant d’entamer “Juste devant”, un texte qui dénonce la montée de l’extrême droite en Europe. Car Preszow, c’est avant tout des textes engagés, empreints d’une envie de résistance, combatifs. On apprécie également “Prière de n’pas déranger” qui évoque l’omniprésence des médias, jouée au piano pour l’occasion, et “Comment fais-tu pour vivre”, un hymne au militantisme et l’expression d’un ras-le-bol général face au monde dans lequel on vit. Un engagement qu’il tient sans doute de son histoire familiale, ses grands-parents ayant fui la Pologne durant la guerre.

S’il est plutôt discret sur son histoire, c’est à travers des morceaux comme “Perdu le nord”, entièrement acoustique, que l’on saisit dans son entièreté l’importance de la mémoire et de la guerre dans son épanouissement artistique. Un morceau de 7 minutes qu’il interprète dans sa totalité, devant une salle muette, attentive. Autre très beau morceau, “De ton vivant”, adressée à son grand-père. La relation à la mémoire familiale, quelle que soit sa forme, est définitivement le fil rouge des textes de Preszow.
Vous l’aurez compris, votre rédactrice déjà conquise par Preszow ne saurait que recommander l’écoute attentive de ses albums, particulièrement De ton vivant pour les amateurs d’acoustique ! Un artiste qu’il nous saurait tarder de revoir sur scène.
Article écrit par Lou Geniller
Photo de couverture par Victor Pattyn
