La Route du Rock été 2025 – programmation hybride ce jeudi
FESTIVAL – Direction le Fort Saint-Père pour une première journée qui suit la tendance de l’ouverture : finalement assez calme.
Toute bonne Route du Rock été commence par un passage à la plage. Après un Dominique A aux platines pour passer des disques, Ellie O’Neill débarque seule avec sa guitare. La jeune irlandaise est face au soleil et au traditionnel public qui se partage entre transats et serviettes de plages. Dès le départ, on comprend que c’est une voix qu’on aurait préféré voir au fort ou, encore mieux, en salle. Au hasard, à La Nouvelle Vague hier. Sans les bruits de discussions, de verres et de plongeon. C’est beau, c’est hanté, et ça sonne bien évidemment l’Irlande. L’obscurité aurait mis en valeur à cette artiste.
Décidément, toujours très calme
Après le classique trajet en navette, on arrive bien trop tôt sur le site du fort. Impossible donc de manquer Memorials. Une partie d’Electrelane (Verity Susman) rencontre une partie de Wire (Matthew Simms). Le résultat ? Une batterie, des claviers, un saxophone et des cloches, entre rock, psyché, expérimental… Le capital gentillesse égale le capital capillaire lorsqu’à la fin du concert, les danseurs les plus chevronnés auront le droit chacun à un vinyle dédicacé lancé dans le public !
On retrouve les Black Country, New Road après l’édition été 2022 de la Route du Rock. A l’époque, le chanteur Isaac Wood venait de partir et le reste de groupe assurait à six des titres prévus pour sept. On se disait qu’on misait pas mal sur Lewis Evans. Qu’en est-il, trois ans et un nouvel album plus tard ? Ça roule toujours, à la même vitesse de croisière. La place est toute entière laissée aux voix féminines mais musicalement, on retrouve le même son jazzy déstructuré qui, on va l’avouer, ne nous enchante plus sur la longueur. Mais c’est épatant de toujours constaté la fanbase immense de ce groupe.
(Les photos viendront dès qu’on aura la validation 😉
Enfin, la déflagration tant attendue
Place à La Femme. On n’a jamais vraiment accroché à ce groupe. Peut-être parce qu’on aime les voix et qu’un groupe qui en change si souvent, c’est difficile à suivre. Ou peut-être parce qu’à l’époque de leur formation, on n’était plus trop dans cette électro pop colorée. En tout cas, les premiers titres sont une décharge d’énergie qui fait du bien. Tout le monde danse, c’est coloré, pop, joyeux. On continuera le concert de l’arrière, mais lorsque le groupe annonce des chansons rock et qu’on constate leur définition du rock, on se rappelle que nous, on a besoin de plus. Où est passé l’intensité folle, l’envie de se frotter à plus fort que soi et de crier à plein poumon ?
Heureusement, Wu Lyf est là. Voilà un groupe qu’on ne s’attendait pas à voir réapparaître. Les mancuniens de Wu Lyf ont toujours été mystérieux, mais avaient surtout disparu de la circulation depuis plus de 10 ans. Ellery James Roberts, le chanteur, n’avait pas supporté la soudaine exposition qui allait avec leur succès de l’époque. Et pourtant… Une annonce de reformation cette année, un nouveau single, le bien nommé “À New life is coming”. Et des dates de festivals. Dont La Route du Rock. Et c’est justement sur ce nouveau titre qu’ils ouvrent. Et QUE ÇA FAIT DU BIEN. Enfin du son, des tripes, de l’envie d’en découdre, de chercher le public, de l’arranguer. Voilà pourquoi on vient à la Route du Rock. Les 10 ans sont effacés, Wu Lyf est de retour et on les aime d’amour.
La première fois de King Krule à La Route du Rock été 2025
La suite est un autre grand nom qu’on n’avait pas vu depuis des lustres. King Krule. On l’aime lui aussi. Inconditionnellement. Qu’il est loin, le temps où on avait vu Archy en concert pour la première fois. Il a bien grandi depuis, et pris le temps d’explorer plus profondément les sonorités électroniques et jazz qui composent sa musique. Mais toujours sombre, toujours en clair obscur, toujours à moitié caché. Comme son concert. Heureusement son saxophoniste prend la lumière. Et l’espace : il s’assoit en bord de scène, il vient danser dans le crash, et s’offre un slam incroyable dans le public… Les autres, pendant ce temps-là, produisent un set impeccable. Et Archy, comme toujours, nous prend aux tripes, avec sa voix écorchée, profonde, qui expose ses tripes et serre les nôtres. Merci pour Easy Easy et le coeur qui se tord, merci pour avoir accompagné de ta guitare le public scandant “Siamo tutti antifascisti” après que tu as rappelé ta position sur le génocide. Merci pour ce grand concert.
Enchaîner avec Bolis Pupul, c’est dur. Sans Charlotte Adigéry cette fois (La Route du Rock été 2022), c’est une électro dansante, purement belge qu’il déroule. Mais en crescendo. Ça commence doucement, ça finit intensément. On aurait bien fini la soirée sur ce concert.
Trop d’électro tue l’électro
Mais il reste Overmono. Deux frères gallois aux platines. Enfin derrière un mur d’écrans qui cachent une table surélevée. Il faut être loin pour profiter du double écran de la scénographie du duo. Et prendre toute la mesure de l’amour d’Overmono pour les… dobermanns. Il paraîtrait que ce chien est devenu leur mascotte pour ce qu’il représente : une réputation d’agressivité face à une réalité plus joyeuse. Soit. On a du mal, à cette heure, à enchaîner avec un deuxième set électro. Mais on tiendra, malgré tout, pour passer à l’aftershow. Là-bas, Curses. Un autre duo électro et guitare, de Berlin, utilisant beaucoup d’influences new wave. Ça nous parlait davantage, ça. Mais deux titres plus tard, il fallait se rendre à l’évidence. À 3h30, il était l’heure de rentrer pour être d’attaque pour la suite…













































