La Route du Rock été 2025 – une fin en douceur pour ce samedi
FESTIVAL – Last day already. On dit au revoir à La Route du Rock été 2025 dans un dernier élan électronique.
On ne va pas se mentir, on savait qu’aujourd’hui allait être plus calme. Impossible d’égaler hier. C’est dit.
Maria Somerville a la dure mission d’ouvrir. Elle est présentée comme de la dreampop venue d’Irlande. Dream, incontestablement. Pop, moins. Ça n’a pas l’énergie de la pop. C’est aérien, des nappes sonores survolées par la magnifique voix de Maria Somerville. Avec une fin qui n’est pas sans nous faire penser à Grizzly Bear et son “Alligator”. En bref, à l’image d’Ellie O’Neill, on préférerait beaucoup et de très loin l’entendre dans une salle sombre. On prend note.

De la folk qui se déguise
On enchaîne dans le même style, que les mecs de la sécurité (qu’on aime fort, merci d’être aussi cools avec nous) qualifieraient de “dépressif”, avec Fine. Auteur compositrice interprète danoise. Longs cheveux blonds. Robe noire. Visage plutôt fermé. Accompagnée de musiciens, elle enchaîne les titres délicats, balades éthérées dans lesquelles s’entrelace sa voix. Ça tendrait presque vers le folk et on réitère ce qu’on a dit plus haut : plutôt à voir en salle.

M(h)aol sont irlandais, en sont à leur 2e album et avouent qu’il s’agit là de leur plus gros et peut-être meilleur concert. Des titres courts, ultra-efficaces et minimalistes dans leur approche, pour témoigner de tous les maux de ce temps. Recevoir des DM non sollicités. Se faire suivre dans la rue. Écouter de la musique sur des plates-formes de streaming. Avec le drapeau de la Palestine (cause présente dans de nombreux sets forcément cette année) et le drapeau trans (la bassiste est une femme trans), le groupe s’inscrit définitivement dans notre époque. Il suffira de les écouter dans 30 ans pour avoir un instantané musical du monde de merde dans lequel on vit.

SUUNS, notre soleil crépusculaire
Anders Trentemøller, autre artiste danois et électro de la soirée, enchaîne sur la grande scène. Je ne m’attendais pas à voir débarquer avec lui tout un groupe plein de “vrais” instruments. Je ne m’attendais pas non plus à aimer autant. Un set qui monte et tutoie les sommets, avec un ciel étoilé en toile de fond et une chanteuse à la voix superbe. La bonne surprise de la soirée, pour un public définitivement conquis.

Je me souviens qu’on m’avait fortement conseillé ce groupe-là sur scène, il y a des années. Alors depuis, j’attendais. L’occasion ne s’étant jamais présentée, c’est aujourd’hui que je découvre SUUNS. Leur nom apparaît en arrière scène, à la vitesse du gonflement des ballons qui forment chaque lettre. Puis le groupe arrive, et tout le concert se fera à ce que j’appelle “contre-lumière” (il y a sûrement un autre terme technique pour le contre-jour quand il ne fait plus jour?). Le set est intense et ne s’embarrasse pas de superflu. Un peu à l’image d’un Wu Lyf jeudi, on sent les mecs habités, et un public en phase. Très peu de mots entre des titres qui s’étirent en longueur. Juste ceux pour dire qu’avec la Route du Rock, SUUNS a une histoire toute particulière. Nous aussi. Et ce groupe-là sur cette scène des remparts, ce sera le concert de notre soirée.

Quand La Route du Rock devient La Route de l’Électro
Kraftwerk, les patrons de l’électro allemande, actifs depuis bien un demi-siècle, sont l’affiche de la soirée. Inutile de les représenter. Toujours tenus par Ralf Hütter, c’est eux qui motivent sûrement la présence de quelques personnes ce samedi. Leur set est une suite de thèmes bien rodés. L’homme vs la machine, le business, la conquête de l’espace, les autoroutes, le tour de France… Chaque titre a son visuel qui passe sur l’énorme mur de leds derrière les 4 bidouilleurs de machines. On en profite pour aller prendre une gaufre, ne nous en voulez pas.

Et il est temps de clore cette édition. Sega Bodega, aka Salvador Navarrete, est irlando-écossais et producteur de musique hyperpop. Hyperpop ? C’est quoi ça ? Alors OK, on vieillit mais il se trouve que même très jeune, on n’a jamais pigé les étiquettes de genres musicaux alors celle-là encore moins. “L’hyperpop est un mouvement musical et microgenre issu de l’EDM et de la pop traditionnelle qui s’inspire de l’emo, du rock, de l’electro, du hip-hop, et du lo-fi, se plaçant à l’intersection de la musique grand public et de la musique savante.” Merci Wikipedia. Le résultat sur scène ? Un DJ. Sorry pour les spécialistes, mais un mec derrière des platines, qui met un casque ponctuellement, et fait danser les gens sur de la musique, j’appelle ça un DJ. Une fin en mode dancefloor qui décape pour la fin de La Route du Rock été 2025.

Un bilan ? On va être très honnêtes. La Route du Rock été 2025 nous laisse une petite impression d’année creuse. Une ouverture bien terne, un jeudi trop calme et pas assez de rock “sportif” pour cette édition. Mais le vendredi, aaaah, le vendredi… Ce sont des soirées comme ça qui ne s’oublient pas. À l’année prochaine, avec on espère une programmation folle !
