Quand les étoiles s’alignent : Marie-Pierre Arthur à Coup de cœur francophone
COMPTE RENDU – Marie-Pierre Arthur a offert un concert généreux et tout doux au Cabaret du Lion d’or, dans le cadre de Coup de cœur francophone.
On ne savait pas si on allait pouvoir y aller. À cause de la neige, à cause de la grève, à cause du travail… Mais finalement, la tempête s’est épuisée, la grève aussi. Comme si toutes les étoiles s’alignaient pour qu’on puisse assister au concert de Marie-Pierre Arthur donné dans le cadre de Coup de cœur francophone.
Malgré l’alignement de certaines étoiles, une a dû se la jouer solo (le système informatique de la STM en fait). On rate toute la première partie de Luan Larobina qu’on avait pourtant bien hâte de découvrir. Ça sera pour une autre fois.
Le Lion d’or est bien paqueté pour le spectacle “Douxdeluxe” préparé par Marie-Pierre Arthur. Pour l’occasion, elle est accompagnée de pas moins de trois choristes (N Nao, Velours Velours et Em Pompa) et de deux musiciens (François Lafontaine et Joe Grass). Ce mercredi soir, l’artiste québécoise revisite des titres de ses albums en version douce, acoustique et harmonique.
Doux et mou
Ils sont six sur scène, plus un piano droit, des caisses de guitares, des lampes, des plantes et un tapis… On a plus l’impression d’être dans un salon au chaud avec des amis un soir d’hiver qu’à un concert. Avoir su, on aurait fait comme Marie-Pierre Arthur et on se serait aussi mis en “mou” (en tenue confortable, type jogging pour nos amis français).
Le concert débute par “Si l’aurore”, comme une percée de rayons de soleil dans la grisaille. La lumière se fait progressive et les quatre timbres de voix se mêlent et se démêlent comme des vagues. Chaque chanson a été patiemment retravaillée dans des versions où les voix sont mises en avant. Elles reprennent parfois directement des lignes mélodiques, tout en nuances, originellement jouées par des instruments. À l’unisson parfait ou en harmonie, en duo, trio ou tous ensemble, les voix deviennent instruments à part entière. Les corps de Marie-Pierre, Emilie, Naomie et Raphaël ont bien du mal à rester assis, emportés par la houle de la musique.
Ensemble ou rien
Leurs voix sont ornées de chaleureuses lignes mélodiques de piano et de guitares subtiles qui ne prennent jamais le dessus. Découvrir ces chansons sans synthé, sans basse et sans batterie nous plonge dans une toute autre atmosphère. Pourtant le rendu n’est pas tout épuré pour autant. Par exemple “Le silence” tirée de son album Si l’aurore paru il y a 10 ans prend des airs gospel. Et l’énergie donnée dans “Pourquoi” extraite de son tout premier album sorti en 2009 nous donne l’impression d’un feu de camp avec des amis. D’ailleurs, on se dit que c’est un signe s’il est question de bonne étoile dans cette chanson…
Marie-Pierre Arthur n’hésite pas à céder la lumière à sa “belle gang”. “Je mens” version soul par Raphaël Pépin-Tanguay ou “Le vent m’appelle par mon prénom”, une de nos chansons préférées à vie. Aux couplets, Naomie de Lorimier, et aux refrains le quatuor, réuni, debout, souriants, émus, autour d’un même micro posé à gauche de la scène.
Que de l’amour
Sur scène, l’ambiance est cosy et bon enfant, entre vannes et anecdotes. On apprend entre autres qu’en répétant ils sont tous tombés malades du même microbe coriace et toussent à tour de rôle. Le public n’est pas inquiet et déborde d’enthousiasme. Surtout lorsqu’il reconnaît les premières notes de “Si tu savais”, “Emmène-moi” ou “Rien à faire” au fil du show.
Le spectacle se finit par un rappel, et le Lion d’or debout en redemande encore. “J’ai regardé, autour y’a rien que de l’amour” chante Marie-Pierre Arthur, les paroles de “À partir de maintenant” qui clôturent la soirée. On n’aurait pas pu résumer cette soirée mieux que ça.
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Photos : Emma Shindo
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