Frost Children, le concert placé sous le signe des années 2010
LIVE REPORT – Retour au Trabendo pour écouter les Frost Children, un duo de frères et sœurs
américain à l’esthétique bien particulière !
Le concert s’ouvre sur la performance de Saska artiste franco-canadienne dont les mélodies hyperpop imprègnent la foule, annonçant l’ambiance qui va suivre.

Frost Children : une esthétique bien marquée
Avant même que le concert commence, je remarque sur scène un néon géant en forme de S. Mais si, vous savez, celui qu’on s’amusait tous à dessiner à l’école ! Clairement, ça plante l’ambiance. Ce soir, on retourne dans les années 2010 ! Et, lorsque les Frost Children arrivent, cela ne fait que confirmer mon intuition. Cheveux bleus électriques, pantalon taille basse et mini-jupe sont au programme ce soir, dans le but clairement établi de faire revivre la culture emo.

Une esthétique globale qui ne se limite pas au simple style vestimentaire, car ce duo d’hyperpop n’hésite pas à multiplier les références à la culture Internet dans ses textes, culture alternative dans laquelle ils ont baigné. Côté musique, on se rend vite compte que les influences du duo dépassent largement les barrières de l’hyperpop : à la croisée du punk, de l’électro, du glitchcore ou encore du screamo, difficile de définir clairement le style musical du groupe. Mais c’est peut-être ça qui fait son succès. Les textes évoquent très souvent la dysphorie de genre, l’aliénation, les conflits internes… Bref : ils se font écho de cette jeunesse emo désenchantée qui cherche dans la musique un moyen d’extérioriser ses peines.
Un élan de nostalgie qui a trouvé son public
Il y a quelque chose qu’on ne peut pas retirer aux Frost Children : leur présence scénique. Ils habillent la scène, sautent partout, grimpent sur les caissons et multiplient les contacts avec leur public (qui y répond… même si j’ai un léger sourire en pensant au type qui a loupé son stage diving). J’ai été moins convaincue par l’enchaînement parfois hyper rapide des morceaux, l’impression d’un show trop « à l’américaine » (même si oui, en effet, c’était un show américain) : il m’a manqué un peu plus de dialogue avec le public de temps en temps, pour couper cette sensation de show millimétré…

Mais pourtant, clairement, la génération Z a répondu présent ce soir aux élans nostalgiques des Frost Children puisque le Trabendo se joue à guichet fermé. Les Buffalo étaient de sortie, les guêtres, les imprimés rayés… Et à en juger par le nombre de rappels (quatre!) et le tas de gobelets éclatés laissés au sol, on pourra dire une chose : les fans des Frost Children ne rigolent pas !
Texte et photos : Lou Geniller
