We Love Green, jour 1 : de la boue, partout partout.
“Vous allez voir, c’est Verdun”, nous prévient-on quand on arrive sur le site. Il est quelque chose comme 15h. Les portes ne sont pas encore ouvertes. Pourtant, le festival avait annoncé l’ouverture pour 14h. On se dit que c’est déjà la merde. En découvrant le site, pour le moment vide de festivaliers, on comprend tout de suite que l’édition 2016 va être compliquée. Les tractopelles sont encore sur place, on éponge la boue et l’eau.
Les festivaliers attendent encore. Il est 16 heures et les portes sont pas ouvertes. Dans l’espace presse, on croise Minuit et Girl Band qui enchaînent les interviews. Une annonce fait flipper : “pour des raisons de sécurité, merci de bien vouloir évacuer le site”. Regards inquiets. En fait, on nous dira que c’est un exercice. Pas drôle.
On a déjà les bottes recouvertes de boue, et ça n’a pas encore commencé. Finalement, c’est à 15h30 que les festivaliers pénètrent sur le site. Pas de couronne de fleurs dans les cheveux, pas de tenues légères, short en jean et chapeau de paille. Cette année, le dress-code, c’est botte en caoutchouc et le dernier K-Way à la mode. Le cirée jaune, c’est so 2015. On ne verra jamais l’Impératrice, pourtant, c’était l’un des groupes qu’on tenait absolument à voir. Ils étaient prévus à 14h10. Tant pis.
C’est avec FKJ que commence la journée, à 16h. Un one-man-band qui joue de tous les instruments (piano, guitare, basse, saxophone) et mixe en même temps. C’est cool un temps, ça envoie trop de funk au bout de vingt minutes, ça lasse à la longue. Première traversée du site, pour passer d’une scène à l’autre. On enchaîne avec Minuit. Les enfants des Rita Mitsouko. Avec un patrimoine génétique et artistique comme le leur, on ne s’étonne pas de les voir aussi fous et créatifs. Bonne humeur, accent disco, ambiance légère sur la Prairie. Mais, pourtant, les festivaliers ne s’ambiancent pas trop. On ne change pas le public de We Love Green, quelque soit le temps ou l’endroit (on est au beau milieu du bois de Vincennes… on regrette tellement Bagatelle).
Metronomy… enfin, Joseph Mount prend la suite pour un DJ set. Chiant ? C’est le seul mot qui me vient à la bouche. Au clavier. Lui, il ne décolle pas la tête de sa platine et son set et d’une trissitude sans nom. On gesticule vite fait dans le public. On s’enfuit du côté de Girl Band. Les Irlandais jouent devant une scène vide et avec un son bien pourri mais ils font le taf, tant bien que mal. C’est bien dommage, car leur punk-rock tendu et furieux aurait pu nous faire convulser de plaisir si seulement ils avaient eu une sono digne de ce nom. Une sono qu’on aurait voulu en panne pour PNL. Le plus gros WTF du festival.
À peu près le pire de tout ce qu’il se fait en rap, sans doute. De l’auto-tune à tout-va et des paroles (vulgaires) écrites avec les pieds. (“Bats les couilles qu’ces pédés m’aiment pas, Au fait moi j’ai les couilles de papa“, “Les poches perdent des formes, Jusqu’à la prochaine fournée, 89, goûte à ma teub, 25 ans d’âge”, “j’la butte sous le soleil“… etc etc.). Malaise, extra gêne, et incompréhension la plus totale pour l’engouement du groupe. Sans doute, la caution street des hipsters bobo en mal de crédibilité rap ? Hum hum.
Il faudra attendre Hot Chip et LCD Soundsystem pour que le public enfin s’anime et s’embrasse dans les flaques d’eau de We Love Green. Malgré une sono toujours branchée sur courant alternatif, ils ont fait danser les festivaliers. Et pleurer aussi un peu, notamment quand James Murphy attaque “New York I Love You”. La pluie a fait son apparition, comme pour rappeler qu’un festival sans pluie, ce n’est pas un vrai festival.
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