Festival d’été de Québec jour 5 : The Strumbellas, Bears of Legend, Elliott Brood et… Half Moon Run
Un vent rétro souffle sur la place d’Youville ce lundi 11 juillet. Le beau temps est revenu au galop, rendant notre 1er concert de la journée fort agréable. C’est le trio folk-rock ELLIOTT BROOD d’Ontario qui a la tâche d’ameuter les festivaliers et les touristes flânant, en ce bel après-midi de juillet. Deux guitares acoustiques, ou guitare électrique et acoustique, ou l’efficace combo banjo-guitare forme le nœud principal de leur formation, plus une batterie rock (parfois jouée aux fagots !). Ils parsèment par-dessus tout cela, quelques lignes d’harmonica, et marchent droit dans les plates bandes de Dylan et autres confrères plus contemporains de Bon Jovi à Aérosmith. Rien de nouveau sous les tropiques, la formule est classique, les techniques sont rodées et ça fonctionne puisque à la fin de leur set, le place est quasiment remplie.
Les STRUMBELLAS c’est un des groupes que l’on voulait absolument voir en venant au Québec. La raison ? On a adoré Hope, leur nouvel album qui tourne en boucle chez nous (mais qui n’est officiellement pas sorti en Europe, la sortie est fixée au 26 août). Et surtout on a l’occasion de les voir avant leur venue en France. Quelle bonne nouvelle de les retrouver la même soirée que Bears of Legend qu’on avait ratés lors de leur récente venue à Paris. Ironie de la situation ? Ils était en France, et nous au Canada. Tsé…
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Quand les Strumbellas débarquent sur scène, tu sais d’avance que ça va être chouette à la foule amassée tout autour de l’enceinte officielle de la scène Hydro Québec. Il faut dire que leur folk a de quoi attirer les oreilles des plus impénétrables. Des mélodies catchy et des instrumentalisations enjouées, et nous voilà complètement dans l’ambiance d’un festival d’été en bonne et due forme.”Take that Montreal !” lance même Simon, le chanteur du groupe, ravi de la bonne interaction avec la foule. Les Canadiens parcourent Hope et y ajoutent des titres de leurs premiers albums, “Sheriff”, “Sailing”. Leur folk est bien calibré pour le festivals et le spectacle est bon. Presque normal, puisqu’ils tournent depuis la sortie de leur album en Amérique du nord. Peut-être un peu trop bon, trop rodé en fait, on trouve que cela manque un petit peu de naturel et de spontanéité. Il n’empêche, on est ravis d’entendre les superbes “Wild Sun” ou “Shovels & Dirt”, ainsi que les “Spirits” et autre “We Don’t Know”. Toutes leurs interprétations sont fidèles aux versions studio, le public est comblé.
C’est BEARS OF LEGEND qui conclut cette soirée folk. La foule présente pour les Strumbellas est massivement partie rejoindre les Plaines d’Abraham pour le spectacle de Selena Gomez. Dommage. Sincèrement il n’y a pas photo à nos yeux. Quand Bears of Legend investissent la scène, elle paraît tout de suite moins vide. Il faut dire qu’ils sont sept sur scène, avec une chorale d’une vingtaine d’enfants qu’ils ont fait venir de Trois-Rivières. Le résultat sonore est d’une sacrée consistance. Il n’y a pas un instrument dont ils ne jouent pas : accordéon, violoncelle, violons, cuivres, piano, glockenspiel, banjo, ukulele… La liste est longue ! Le résultat ? Des chansons ultra-mélodiques qui font voyager et qui rendent heureux. Et eux aussi le sont, et David de confier : “On va passer l’un après l’autre pour vous dire combien on est heureux d’être là”. On a un vrai coup de cœur pour “When I Saved You From The Sea” appuyée par la chorale d’enfants, pour un très joli moment de lyrisme et de voyage. Notons également la venue de Pascale Picard, très souriante, qui, comme nous, a préféré les Bears of Legend à Selena Gomez. La soirée se finit sur “Stand Up” et un rappel en acoustique savoureux sur le devant de la scène.
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“Il y a beaucoup d’hipsters dans la queue” peut-on entendre alors que la foule du concert de Selena Gomez quitte les Plaines aux alentours de 23h. En effet, une queue de jeunes gens s’amassent étrangement devant l’entrée, close, de Saint-Coeur-de-Marie, une église abandonnée sur Grande-Allée, à quelques pas de la scène principale. La rumeur s’est vite ébruitée, Half Moon Run joue un show pop-up pour une radio, gratuit, à 23h30, la veille de la date de concert officiel au Festival d’été. L’effervescence est à son comble. Cadre sublime d’une église remplie de carton de vinyles, éclairées par quels spots posés négligemment de-ci, de-là. Et l’église se remplit en moins de deux, les festivaliers affluent de toute part, essayant tant bien que mal de trouver un mini angle de vue sur l’hôtel où quatre pieds de micro et un piano à queue sont installés. Half Moon Run débarque souriant, et entame leur session de 30 minutes avec “I Can’t Figure Out What’s Going On”, “Unofferable” “Full Circle”, “Need It” ou encore “Give Up”. Quelques minutes avant minuit, ils s’avancent droit dans la foule pour y jouer en totale acoustique. Magique !
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Photos : Emma Shindo