On a écouté “Joanne” de Lady Gaga et c’est franchement pas mal
MOINS GAGA – L’excentrique Stefani Germanotta fait tomber les masques. Lady Gaga a sorti “Joanne”, un nouvel album surprenant aux antipodes de la pop dance pour boîtes de nuit. On l’a écouté, on a aimé. Oui oui.
Mais que se passe-t-il dans le pays des popstars trash ? Miley Cyrus se rachetait une crédibilité avec son album auto-produit, Rihanna une conduite avec son ANTI-elle-même. Au tour de Lady Gaga de brouiller à nouveau les cartes. Bon, elle, dans la famille popstar, c’est un cas à part. Avant de devenir la Mother Monster, c’était une chanteuse jazz qui s’époumonait dans les clubs new-yorkais poussiéreux. Et vides. Elle s’invente ce personnage de Lady Gaga et devient la reine des dancefloors et la star préférée des paparazzis et des sites internets à la recherche de clics faciles. Facile pour elle qui a compris que pour faire le buzz il suffit de se mettre en scène. Et là dessus, elle gérait comme personne. Chaque tenue déclenche l’hystérie. Jurisprudence robe en viande.
La machine gaga est bien huilée jusqu’à ArtPop, un album ambitieux et compliqué. Son audience n’était pas prête. Elle, si. Elle voulait déjà tourner la page. Et puis ce flop assumé c’était l’occasion de tourner la page. De retourner à son amour à elle : le jazz. Album avec Tony Bennett, puis tournée avec la légende vivante. Le monde se rend compte qu’elle sait chanter et putain qu’elle chante bien. Qu’elle est autre chose que les costumes, que les clips à rallonge et les robes excentriques. Le monde se rend compte aussi qu’elle a des causes qui lui tiennent à cœur : la défense de la cause LGBT, les animaux, les victimes de viol. Elle leur rend hommage dans une chanson coup de poing, rappelant au passage qu’elle aussi a été abusée dans sa jeunesse. Elle est choisie pour rendre hommage à David Bowie. Après tout, elle aussi, est une championne du transformisme. Dans un autre genre, certes. Puis elle se fait oublier. Littéralement, elle qui est omniprésente dans les tabloïds et sites people, disparaît. Octobre, elle réapparaît. Une rupture et un changement radical de look plus tard elle sort Joanne. Un nom hommage à sa tante décédée.
Si vous cherchez des tubes pour danser en boite et balancer à fond la caisse sur les routes des vacances et se faire le remake de “Telephone”, c’est raté. Enfin si, il y en a une : “Perfect illusion”. La chanson porte bien son nom. C’est une parfaite illusion de ce que n’est plus Lady Gaga : une meuf qui rentre en studio et se demande “ok qu’est-ce que je peux faire pour faire danser les culs ?” Et, malgré la ribambelle d’artistes talentueux qui ont travaillé sur ce titre (Josh Homme, Kevin Parker, Mark Ronson, pour ne citer qu’eux) c’est le moins bon morceau de l’album. On préfère quand elle fait tomber les masques et raconte sa difficile rupture (“Millions Reasons”) quand elle lorgne sur la country (“A-Yo”), quand elle chante la solidarité féminine avec Florence Welsh (“Hey Girl”), ou quand elle dénonce les violences policières à l’encontre de la communauté afro-américaine (“Angel’s Down”). On aime aussi quand elle chante la solitude et fait l’ode… à la masturbation féminine. “Dancin’ In Circles”, surprenante chanson écrite par Beck qui mélange influence pop et orientale. On l’aime bien aussi quand elle en fait moins. Et quand elle affirme qu’elle ne veut plus-être quelqu’un d’autre et quand elle assume de ne pas être parfaite. Petit tacle discret à Beyonce. Quand cette dernière martèle qu’elle “Slay”, Lady Gaga, elle, préfère admettre “I’m not flawless but i’ve a diamond heart”.
Les critiques au sujet de cet album sont divisées. Elles l’ont toujours été. Réponse de l’intéressée : “Les opinions sont comme les trous du cul, tout le monde en a“.
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