Typologie du photographe de concert
SECOND DEGRÉ – Haaaaa le photographe de concert ! On a souvent eu la chance de côtoyer des photographes de concerts dans les crashs/fosses/pits lors de concerts et festivals. Le temps de les observer et de vous dresser une typologie non exhaustive.
On ne va pas se mentir, on a toujours eu du mal à trouver notre place parmi ce monde de men in black, et encore maintenant, ce n’est pas folichon. On les taille, mais on les aime.
Cet article est dédié à tous les photographes de concerts qu’on a croisés sur nos chemins.
On en a tous croisé un photographe de concert…
…qui ne bouge pas de son spot.
Ce photographe a chopé un angle de shoot pas trop mal et n’a vraiment, mais alors vraiment pas envie de se froisser un muscle à changer d’endroit. Tu comprends bien, pas question de céder du terrain aux ennemis. Il a le profil gauche avec la guitare et ça lui va (ou, les trous de nez, c’est pas mal non plus). Pas plus, pas moins, minimum syndical. Un angle de vue et en voiture Simone.
…qui fait des poses de Vogue.
Celui-là aime bien se contorsionner pour prendre ses photos. Un squat par-ci, un étirement du biceps par-là… On ne peut pas dire qu’il ne donne pas de sa personne pour les tenir, ses poses : coude en l’air, salto avant, grand écart, move de Beyoncé… Une musculature bien cachée. Tout, tout, tout pour le cliché !
Ce qui est bien au #FnacLive c'est qu'on se tient chaud dans le pit. pic.twitter.com/82udGh5Avb
— Emma (@Emmapoule) July 20, 2016
…qui a un zoom plus gros que son mollet.
Est-ce que tu le visualises ? Ce photographe qui traîne plusieurs boîtiers et des zooms animaliers pour les concerts ? T’as raison, dans le crash, on ne sait jamais ce qui pourrait apparaître soudainement dans les coulisses au fond à droite. Celui là pense que plus son zoom est gros, plus ses photos vont être belles. Il le sort bien en avance, le monte précautionneusement, et parade avec, fièrement… même s’il a du mal à se mouvoir avec, parce que diantre, c’est lourd l’optique.
…qui se met constamment devant toi.
Souvent en festival les crashs sont remplis. Et pas de chance, il n’y a pas 36.000 angles efficaces pour shooter le lead-singer. Et pas de chance #2, tu n’es pas très grand et visiblement transparent, car constamment ce photographe, aussi large qu’Alain Bernard, se met à shooter pile-poil devant ton objectif, sans en avoir rien à carrer de son crâne au milieu de ta photo.
…qui a un appareil argentique.
Celui-là est, soit très riche (c’est cher une pellicule !), soit très aventureux. Il veut montrer que Lui, il est capable de faire des réglages éclairs et réussir potentiellement une photo sur 24. Mais tmtc, l’argentique c’est hype.
Bref on était pas beaucoup dans le crash pour #EtienneDaho au @FestBeauregard #questcequonestserré pic.twitter.com/9Uvw9oz2TK
— Emma (@Emmapoule) July 5, 2015
…qui a ramené toute sa maison.
Ce photographe a décidé de ne manquer de rien pour son shoot, gadgets compris. Sait-on jamais. Il a un sac à dos de 60L, et tout son matos précautionneusement rangé à l’intérieur. La prochaine fois c’est décidé, il ramène le drone et la perche.
…qui toise le matos des autres au lieu de shooter le concert.
Tu as toujours ce photographe qui se sent en compétition avec les autres. Il ne peut pas s’empêcher de toiser les boîtiers et objectifs des autres d’un regard hautain.
…qui est bien trop près et doit avoir une bonne vue sur les trous de nez de l’artiste.
Ce photographe-là est très curieusement aux pieds du chanteur ou de la scène, et shoote depuis 3 minutes les trous de nez des musiciens, du flanc gauche et du flanc droit, avec les micros sur les visages. Et ça ne le dérange visiblement pas…
Bref on a fait un cache cache dans le crash…. #FnacLive #sauvetoisitupeux pic.twitter.com/ISSBDDyKx0
— Emma (@Emmapoule) July 17, 2015
…qui n’est pas très à l’aise entouré des groupies du 1er rang.
Vu qu’il n’y a pas de crash, ce photographe a été prévoyant, et s’est positionné stratégiquement au 1er rang. Sauf que le premier rang n’est pas réservé aux cœurs sensibles, c’est le rang des groupies, celles qui n’hésitent pas à te donner des coups de fesses volontairement ou danser avec les coudes pour te faire comprendre que tu fais chier.
…qui a du très bon matos, mais qui n’a aucune fibre artistique.
Ce genre de photographe qui ne parle que de lui et de son appareil avant et après le concert. Par curiosité, tu te demandes ce qu’il a réussi à faire avec son boitier nouvelle génération envoyé du futur. Quand tu regardes quelques jours après post-prod, tu ne peux que constater les dégâts. Ah oui, dis donc… c’est dommage mec, tu avais vraiment tout le matos pour faire les choses bien.
…qui ne sait pas compter.
Ce photographe là n’a pas envie de respecter les règles. On lui dit trois chansons, mais ça ne lui suffit pas. Forcément, il essaie d’en taxer plus. Il se glisse discrètement dans la foule, et dégaine l’appareil tel un chasseur du pays du Bouchonnois.
…qui demande “c’est la 3e ?”.
Tu l’as forcément entendu celui-là. Ce photographe qui perd toute notion du temps, une fois qu’il est dans le crash. Il est tellement concentré (ou inattentif, à toi de choisir) que, dans un coup de stress, il demande aux autres s’il lui reste du temps : “c’est la troisième chanson ?”. Dude, achète toi une mémoire sur 10 minutes.
Jour 3, le pit est toujours aussi rempli au #FnacLive #checkdontmesnarines pic.twitter.com/bVZHpksLZF
— Emma (@Emmapoule) July 17, 2015
…qui est un peu trop fier d’être accrédité et qui le montre.
Ce photographe est confiant. Il déborde même de confiance car il affiche, à la vue du public et de son smartphone, son accréditation de photographe. Parfois il a même sa petite pochette personnelle de pass photos. C’est pas un bleu, faut pas déc’ !
…qui s’installe sur la scène.
Celui-là a décidé de ne pas faire comme tout le monde, de s’installer directement sur la setlist, devant un spot, ou sur les câbles d’alimentation. Il n’hésite pas à s’installer sur la scène, comme si son fessier était déjà moulé dans la scène. C’est lui le patron.
…qui fait 10 000 réglages avant, et qui doit re-régler à nouveau quand le concert commence.
Lui est un grand anxieux. Il fait 10 000 photos tests quand les lumières ne sont pas encore allumées, ou quand l’ingé’ fait ses derniers réglages. Ça le fait déstresser, ou juste patienter. Puis, quand le concert débute enfin, il s’y recolle. Bin oui, sinon ce n’est pas drôle.
…qui a ramené son marchepied.
Lui trouve que la scène est trop haute et qu’il n’a pas suffisamment de recul. Pour y remédier, il a préféré ramener son petit marchepied bien viril pour matcher avec son gros zoom. Qui a dit que la taille était importante ?
Il semblerait que certains photographes soient complexés par leur taille dans le pit… #FnacLive #ramènetonéchelle pic.twitter.com/j00UZW4hjX
— Emma (@Emmapoule) July 16, 2015
…qui est une femme.
Quoi ? Une femelle qui tente de suivre les hommes dans le crash ? D’abord, vérifions bien son pass photo, ça doit être une groupie qui tente de passer les barrières. Quoi ? Elle n’a pas de gros sac à dos noir, n’est pas vêtue de tee-shirt informe, ni de gilet de reporter ? Ça doit être une fille qui couche avec un membre du staff pour avoir l’autorisation. De toute façon, une femme qui prend des photos ne va prendre que le beau chanteur qui fait mouliner ses cheveux. Elle postera la photo sur son blog, en légendant avec une série de cœurs. Quand tu penses qu’elle prend la place d’un homme, un vrai photographe… Ce n’est vraiment plus ce que c’était mon bon monsieur !
TO BE CONTINUED…