On a écouté : “Bâton rouge”, le 1er EP de Palatine
CHRONIQUE – On l’attendait cet EP ! Ce 6 titres du groupe parisien Palatine, qui avait choisi de se tester sur le live avant de filer faire ses preuves en studio. C’est réussi !
C’est un bien bel objet que nous a préparé Palatine, un EP qui nous plonge corps et âme dans leur univers poétique et nébuleux.
On y retrouve le titre éponyme, “Bâton rouge”, mais aussi “Orange sylvestre” et “Noir-nord”, qui avaient été enregistrés au studio Pigalle, prologue à l’aventure palatinienne qui pointait le bout de son nez. Un premier contact dans l’intimité studio d’un groupe qu’on a suivi avec attention. Des titres qui ont ensuite tous fait leurs preuves en live, des premières parties de Feu! Chatteron à Radio Elvis, en passant par Jesse Mac Cormack et Lanterns on the Lake. On était donc bien impatients de découvrir l’autre moitié de l’EP.
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On écoute attentivement “The Darkest City”, une mélodie et une langueur à la Antony & The Johnsons, une guitare à la Molina/Cohen avec une pincée de noirceur à la Nick Cave, portés par quelques pulsations de toms et de charleston. Plus allante, “Comme il se dissout”, son atmosphère rétro lyrique, sa modulation finale, son rythme cadencé et ses harmonies d’onomatopées majestueuses qui te font pousser la porte du “palais oriental de la pythie” sur la pointe des pieds. Enfin, “Dame Damoclès”, et ce doux remous de bord de mer figuré par la rythmique dansante des instruments de percussions à laquelle viennent se superposer un clavier lancinant et une guitare incisive et vive.
C’est sans conteste un EP de beaux clairs-obscurs livré subtilement avec ce folk americana chaleureusement mélancolique. Un EP qui nous emporte sur les eaux troubles d’un Mississippi généreux mais capricieux. Une sincère réussite.