The Schizophonics, le concert à haut voltage
LIVE REPORT – Pour le dernier concert de leur tournée européenne, on a suivi The Schizophonics au fond d’un club allemand dont le nom à lui seul présageait du bon. The Schizophonics au The Great Räng Teng Teng, un grand moment.
Se montrer objectif et tenter de décrire la musique d’un groupe comme The Schizophonics est pour moi mission impossible. Je n’ai pas le bagage technique de musicienne qui me permettrait d’expliquer comment Pat Beers fait sonner sa guitare, comment Lety Beers parvient à maintenir la solidité musicale nécessaire à la folie de son mari, ni comment Blake vient lier le tout avec une basse aussi groovy.
Le groupe sans limite
Je n’ai pas non plus le matériel photographique adapté à la situation pour te résumer tout cela en photo. Quoique… D’une certaine manière, les photos dégueulasses que je vais te mettre ici ont un petit quelque chose de brut, d’instantané, d’incontrôlé qui correspond finalement bien à l’ambiance d’un concert de The Schizophonics, sans t’en révéler totalement l’ampleur.
Tout ce que je peux vraiment faire, c’est te dire qu’après les avoir découverts à Nancy pour les Nuits de l’Alligator, je ne peux que confirmer l’évidence après un concert dans un club allemand. Cette évidence qu’on a besoin de plus de groupes comme The Schizophonics, qui n’ont pour seule limite que celle de leur propre corps. Et je peux te dire que le corps de Pat Beers a des limites bien différentes des tiennes. Un heure et demi à sauter au-dessus des cordes, à monter et descendre de l’estrade, à grimper là où il pouvait, à se traîner par terre, à danser, à sauter et retomber en grand écart. Une heure et demi de roulades arrière sans lâcher sa guitare, sans même arrêter de la faire sonner comme il fallait, cela relève de l’exploit, du miracle, de la grâce. Oui voilà, The Schizophonics est touché par la grâce.
Put on your dancing shoes
Et cette grâce, elle se révèle sous les gouttes de sueur qui éclaboussent le public. Elle se révèle quand tu vois la salle entière remuer comme si le temps s’était totalement arrêté. Elle se révèle quand un mec offrira ses propres chaussures pour remplacer celles de Pat qui n’auront pas tenu jusqu’à la fin du dernier concert de cette tournée. Elle se révèle quand tu prends un coup de basse dans la tête. Elle se révèle dans la version survoltée de “Whole Lot Of Shakin’ Going On” qui ferait passer Jerry Lee Lewis pour un somnifère ambulant. Elle se révèle sur la chorégraphie basse / guitare au détour d’une reprise de Kiss. Elle se révèle dans l’excitation qui te poursuivra des heures et des jours après un concert de The Schizophonics.
Mais voilà, c’était leur dernier. Le dernier concert d’une tournée européenne qui aura été belle. Alors tu ne m’en voudras pas si je ne t’ai finalement pas beaucoup parlé de musique ici. Leurs disques parlent d’eux-mêmes, file les écouter. Moi, je voulais juste m’assurer que tu seras là pour leur prochaine tournée européenne. Parce que The Schizophonics mérite le déplacement. Vraiment.