Bigger et Johnny Mafia : la France, cette patrie rock
LIVE REPORT – À l’espace Django cette semaine, la preuve par 2 a été faite que la scène rock française a de beaux jours devant elle. Et ça fait du bien de le dire.
On parle beaucoup de la résurgence d’un certain rock britannique. On oublie parfois que la France, elle aussi, commence à sortir les crocs. On avait commencé à reprendre espoir avec des Last Train ou des MNNQNS. On a confirmé à l’espace Django avec Bigger et Johnny Mafia.
Bigger and bigger
Bigger part tout de même avec un petit avantage : Kevin Twomey , chanteur et membre fondateur du groupe, est d’origine irlandaise. Et ça a son importance dans un groupe où l’on retrouve la voix en toute première ligne. Une voix qui mélange toute la classe de ses origines, une clarté presque pop, une énergie rock et une justesse incroyable.
Derrière cette voix, quatre autres musiciens, dont Damien Félix, deuxième membre fondateur et connu pour être la moitié du duo blues-rock Catfish. Quatre musiciens qui construisent un ensemble très mélodique, rempli des influences assumées de Nick Cave, Anna Calvi et des Beatles, mais aussi parsemées par endroits de riffs stoner qui ne sont pas sans rappeler du Queens Of The Stone Age. Surprenant mais diablement efficace.
Sur scène, c’est l’énergie qui prévaut. Pas étonnant que le groupe ait été choisi l’an passé par l’opération Iceberg, qui leur permettra d’être à l’affiche des Eurockéennes en juillet prochain. Nul doute qu’ils y feront bonne impression. Les déhanchés de Damien, les bains de foule de Kevin, la connivence folle entre tous assure en live une expérience séduisante qui donne envie de creuser du côté de leur discographie, qui contient pour l’instant 2 EP, dont Tightrope, sorti l’an passé. Vivement l’album.
La folie Johnny Mafia
Alors que les précédents venaient de Franche-Comté, Johnny Mafia annonce très vite venir de Sens, la “capitale du monde”. On n’oserait pas s’avancer sur la notion de “monde”, mais on veut bien leur accorder le titre de capitale du rock garage. Avec les titres de leur 2e album, Les Princes de l’Amour, ils confirment leur talent fou à déverser sur disque mais surtout sur scène une énergie frénétique, sauvage et viscéralement contrôlée qui contamine tout public présent aux alentours.
Il n’y a pas vraiment de secret : une batterie qui pilonne, un bassiste fou, et une paire de guitaristes qui cloue le tout à coup de riffs imparables… Le mur de son qui en sort pousse aux pogo, aux slams et à la perte de contrôle. Eux, en revanche, ne perdront pas le nord, puisant jusqu’au bout dans leurs ressources pour ne rien lâcher et ne jamais faiblir, de la première à la dernière seconde. Pas étonnant que les “petits” soient à présent produits par un grand nom américain (Jim Diamond, The WHite Stripes) et signés sur un label anglais (Dirty Water Records). Ne reste plus qu’à aller les voir et les revoir sur toutes les scènes de festival cet été.