“Love”, saison 2 : l’amour est fait de hauts et de bas

LOVE – Elle fut la sitcom coup de cœur de 2016. Dans sa saison 1, Love décrivait joliment les relations amoureuses. Qu’en est-il en 2017 ? Voici les raisons de voir la saison 2 des aventures de Mickey et Gus.

“J’ai des problèmes. Je suis une toxico, alcoolique et dépendante affective et sexuelle. J’ai besoin de rester toute seule pendant peut-être un an, pour y voir plus clair. Mais je voulais te présenter mes excuses, parce que tu es génial et que je me suis bien amusée avec toi. Et dans un an, si tu es d’accord, j’aimerais bien qu’on aille prendre un café…”

Voilà les mots de Mickey envers Gus, lors de l’épisode final de la première saison de Love, la sitcom surprise de 2016, co-créé par Judd Apatow. Seuls, tous les deux, en plein milieu d’une station essence, le couple qui n’est pas en couple, mais aimerait être en couple, tout en n’étant pas en couple, s’embrassait dans une séquence visuelle, digne d’un tableau mélangeant du Ed Rusha et Edward Hopper.

Sans aucun spoil, je peux te le dire : Mickey et Gus vont encore vivre une histoire d’amour et de désamour, lors de cette nouvelle saison. Toujours aussi fun, sans concession aucune envers ses principaux personnages, la série continue sur sa lancée, malheureusement peut-être trop. Cette nouvelle saison se binge-watche aussi aisément que la précédente, mais après ces 12 nouveaux épisodes, je reste quelque peu sur ma fin. Alors, sans spoil, sans dévoiler la story, je te donne 5 raisons de voir cette saison 2 !

La musique, encore au centre de la série :

C’est un des points forts de cette sitcom. Si HIMYM, Friends, The Big Bang Theory étaient aussi des sitcoms comédie romantique, rares étaient les épisodes où la musique prenait le pas sur les images. Certes, on se souvient du “Modern Love” (Bloc Party) dans l’épisode final de la saison 1 de HIMYM, mais sans plus.

Love saison 1 était riche. Il en est de même avec cette deuxième saison. Au programme et parmi les plus connus dès la première écoute : Beck, Yeah Yeah Yeahs, The Royal Concept, Icona Pop, Weezer, Broken Bells, The Velvet Underground, The Shins, Fiona Apple. Comme toujours, la musique raconte aussi la difficile romance entre Gus et Mickey. À l’instar de The L Word, les chansons de générique sont dans continuité des scènes finales de chaque épisode.

Et puis, niveau musique, s’il doit bien y avoir un titre à retenir pour cette saison et résumant parfaitement la série, ce serait “Get Lost” des suédoises Icona Pop. Lors de l’épisode 7, toute la bande se retrouve dans une soirée entre fun et weird, sur le son de “Let’s get lost, Drive all night, Leave this whole fucked-up world behind”.

Love, une série qui se moque de ses consœurs :

Love est une série qui n’hésite pas à se moquer de ses consœurs ou de son industrie. Critique des programmations télévisuelles : “Aujourd’hui, quand une série ne fonctionne pas, on la remplace par une émission de télé-réalité ou on crée une série avec Calista Flockhart en Rangers”. Critique de la publicité et des séries : “Avec la VOD, plus aucune plage de publicités dans les séries”. Caricature des séries soap-opera actuelles, avec “Witchita”, la série pour laquelle travaille Gus. Ou enfin, tournage d’un film sur lequel travaille Gus, où l’on retrouve un réalisateur totalement dingue et un esprit “Tropic Thunder” de Ben Stiller. Tu l’auras compris, Love, sans donner de leçons de morale, aime se moquer de sa propre industrie.

Un épisode sous champignons hallucinogènes :

C’est THE épisode de cette saison, à tel point qu’il bat, à lui seul, toute la saison 2 de Love. Gus, Mickey, sa colocataire Bertie et leur ami Randy, se retrouvent ensemble pour une soirée … plus que particulière, autour de champignons hallucinogènes. Des répliques, des instants de vie, des scènes à mourir de rire ! On retiendra entre autre, la danse collective sur “Holdin On” de Flume ou encore, une course dans les rues de L.A, à la poursuite d’un coyote (réel ou non ?) sur “Starving In The Belly Of The Whale” de Tom Waits. Cet épisode est peut-être le plus drôle de la série. Good Trip / Bad Trip, l’épisode Shrooms est juste fun à regarder !

La crise d’un jeunesse trentenaire des années 2010 :

On arrive là, où la série fait mal. Malgré ce côté L.A Middle class, Love décrit joliment une partie de la jeunesse trentenaire actuelle. Outre les relations amoureuses complexes, outre une génération parfois paumée, on retrouve certains maux de la société actuelle : chômage, plan et restructuration économique dans les entreprises, loi du marché à la télévision.

Une certaine jeunesse (Gus, Mickey, Bertie, Randy, ici) rame. Au niveau relationnel, rien ne fonctionne comme on le souhaite. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la première saison, sur lequel Love insistait (voir saison 1). Je ne reviendrais donc pas sur ces passages, car pour ma part, je les trouve quelque peu moins réussis cette saison.

Par contre, toute la partie sociétale, même si minime, est plutôt bien réalisée. Comment garder son job quand on sait que son entreprise va faire un plan (ou apparenté à un plan) économique ? Comment trouver un travail, quand toutes les entreprises, pour lesquelles nous postulons, refusent ? Comment payer son loyer de 800€ en étant au chômage ou en ne gagnant pas assez ? Toutes ces questions sont posées, et je te conseille fortement les épisodes 6 et 7, qui essaient d’en parler au mieux.

La folie mais aussi la frustration Love :

Love se binge-watche en 6 heures ou 2 fois 3 heures. On se laisse prendre par ces douze nouveaux épisodes. Malgré tout, on peine à être aussi enthousiasmé, qu’on ne l’était lors de la saison 1. Sans divulgacher la fin de la saison, on reste très, très, très frustré. L’impression que la série n’a pas de réelle fin.

Les raisons ? Bien qu’étant toujours barrés, Mickey et Gus deviennent plus empathiques. Oui, la saison 1 nous disait : “Alors tu es plutôt team Mickey ou team Gus ?” L’une était perchée à cause de ses addictions, l’autre était un enfoiré qui gâchait tout (ou l’inverse selon ta team). On n’avait aucune empathie pour Gus et Mickey, tous deux étant non-irréprochables dans leur vie. Avec la saison 2, on retrouve moins cette “team Mickey vs. team Gus”.

Malgré des moments magiques (épisode 1 et la police, épisode 4 sous champignons, course poursuite dans l’épisode 12), Love tourne en rond. C’est donc entre frustration et folie que l’on navigue. Comme on peut le lire dans la bande-annonce de cette nouvelle saison “L’amour est fait de bas et de hauts”. C’est la sensation de cette saison : Love est faite de hauts et de bas.

► Love, Saison 2, disponible sur Netflix depuis le 9 mars 2017.

À LIRE AUSSI >> Love (saison 1), la sublime sitcom de Judd Apatow