Thomas Azier, mélancolico-pop

CHRONIQUE – Dans notre palmarès des meilleurs albums de 2017, “Rouge”, le deuxième album de Thomas Azier figurera , sans aucun doute en très bonne place.

“Il aime l’électro et la transforme en mélancolie androgyne”. C’est ce qu’on te disait l’année dernière,  à propos de “Talk To Me” de Thomas Azier. Le jeune homme ne s’est pas détourné de son droit chemin pour son deuxième album Rouge, sorti le 12 mai dernier chez Mercury.  Produit par Dan Levy (The Do), Rouge est un album assez fabuleux. Le Néerlandais nous offre dix titres pop absolument addictifs.

De l’école berlinoise à Paris

Thomas Azier n’a pas oublié ses origines électroniques. On ne s’y trompe pas, le Hollandais est bel et bien passé par l’école berlinoise, où il a vécu plusieurs années, avant de rejoindre Paris. Il rend hommage à la capitale allemande, dans une chanson appelée “Berlin”, une compo qui te donnera vite l’envie irrépressible de danser. “Baby we don’t need no money, just a mattress on the floor, and the summer will be longer than before”, chante Thomas. Il fait référence à sa propre expérience, lui qui a vécu quelques mois dans un une-pièce à Berlin, son matelas au sol et son clavier dans un coin. Dans la même veine, on découvre “Gold” et “Starling” où les paroles, empruntes de nostalgie, contrastent avec l’ivresse des instrumentalisations énergiques.  Difficile de se refréner pour ne pas se mettre à chanter “we are made of gold, so come with me, why don’t you darling?” tout en faisant une chorégraphie de type Flashdance.

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La marque de fabrique du Hollandais est bel et bien ce piano très organique qui vient tapisser toutes ses chansons (“Talk to Me”). La douceur des arpèges et des accords apportent une sensibilité et une délicatesse fort appréciables.  Ses ballades”Call”, “Sandglass” mais surtout “Babylon” dévoilent une facette  désabusée de l’artiste dans des compositions plus épurées. On adore entendre les tampons de feutre heurter les cordes du piano dans “Babylon” tandis que Thomas Azier se déclare “You know why Babylon will fall, when dreams will turn to dust, when you’ll believe in us / when dust turns into time, or water turns to wine, and I will make you mine again”. Qu’on ne s’y méprenne pas, l’amour est bel et bien au cœur de  cet album.

Thomas Azier, pure androgynie mélancolico-pop

Thomas Azier écrit la nuit. Le côté dramatique et morose de cette activité nocturne se retrouvent dans des titres comme “Winners”, ou l’artiste répète “I have nothing to prove, we’re trying to be winners”, tandis que le titre grimpe en intensité dans les refrains. On songe aussi à “Crucify” et ses grosses basses électroniques qui viennent se superposer à la litanie du piano. Ce refrain cinématographique à couper le souffle et cette hargne qui semble hanter le timbre soprane et distingué de Thomas Azier : “Crucify me, the guilt upon me, how long before you know? Crucify me, the guilt is on me, how long before you go?”

Rouge est ce genre d’album qu’on écoute d’un bout à l’autre sans se lasser. Ce genre d’album dont on apprécie toutes les subtilités petit à petit, tout en se sentant extrêmement habité par ces rythmes entraînants, et ces mélodies à te couper le souffle.  La dualité du personnage androgyne de Thomas Azier fascinent, tout comme sa musique qui fusionne électronique et organique avec une facilité rare.

Rouge, le second album de Thomas Azier, sorti le 12 mai 2017, chez Virgin / Mercury France.

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Tracklist : 
1. Concubine
2. Talk To Me
3. Winners
4. Gold
5. Crucify
6. Berlin
7. Sandglass
8. Starling
9. Call
10. Babylon