Flyte, la relève des Beatles est arrivée

À DÉCOUVRIR – Décidément, l’Angleterre ne déçoit jamais : on vous présente Flyte, quatuor londonien qui trace son chemin dans les pas des illustres Beatles.

Raaââh l’Angleterre et tous ses groupes talentueux as hell ! Dernière découverte en bonne et due forme, Flyte, quatuor londonien. On croise le chemin des garçons à la Maroquinerie en ouverture d’Amber Run. Leur premier concert à Paris. Cols roulés, pattes d’ef, cheveux longs, Flyte attire le regard instantanément. Ils ont le style, la dégaine. Après notre attention visuelle, c’est surtout leur pop-rock rétro qui nous séduits, avec toutes ces belles harmonies.

Les garçons ont sorti leur premier album cet été. Intitulé The Loved Ones, cet album vient à point, après une série de reprises postées sur leur chaîne YouTube et deux EPs dont le premier est sorti en 2013. Désormais signés chez les prestigieux Island Records, Flyte s’était d’abord adjugé les services des indépendants Transgressive Records et Paradyse Records. Leur reprise de “River”  a fini de les propulser dans le catalogue international d’Island (Ariana Grande, Ben Howard, Drake, Florence + The Machine etc.)

De l’école aux reprises dans les rues de Londres

Will Taylor (chant/guitare), Nick Will (basse), Jon Supran (batterie) et Sam Berridge (guitare/synthé) se sont rencontrés à l’école pour les 3/4 (Jon, Will et Nick) puis dans le métro (Sam). Ils écrivent alors des chansons tous les jours en rentrant des cours, puis ils payent leur loyer en jouant tous les quatre du Roy Orbison et du Simon & Garfunkel sur Portobello Road. Musicalement, largement inspiré des Beatles, de Van Morrison, de Paul Simon et autres confrères, Flyte fait d’abord danser, avant de revenir avec le temps vers ses premières amours : les mélodies mélancoliques avec plein d’harmonies archi-maîtrisées. On ne s’y trompe pas lorsqu’on écoute “Faithless” un de leur titre phare et hautement addictif, ou “Cathy Comes Home” et sa rythmique 60’s.

Ils font rapidement les premières parties de The Bombay Bicycle Club, Lucy Rose, The Lemon Twigs ou plus récemment d’Amber Run et Lord Huron. Pour leur premier album, ils décident de travailler avec Burke Reid et partent dans le bush australien pour se rapprocher du producteur de Courtney Barnett et The Drones. Pas de pression, Flyte prend son temps, et insiste sur le rôle et l’importance d’un premier album dans une carrière. Dans une interview pour Clash, ils expliquent ne pas avoir voulu faire de hits, de chansons supérieures à d’autres. On aime le concept et on pense à la douce, mélancolique et très folk “Orphans Of The Storm” et ses sonorités à la Peter, Paul & Mary. Ou à leur reprise de “Archy, Marry Me” d’Alvvays, la dernière chanson de leur tracklist. Osée (et franchement réussie) !

Flyte s’inspire de tout, de la vie de leur vie de tous les jours, du monde dans lequel ils vivent. Ils racontent des histoires. Par exemple “Please Eloise” tiré de leur dernier EP parlait de troubles alimentaires ; “Annie and Alistair” dépeint les difficultés rencontrées par des alcooliques suivant le programme des 12 étapes vers la sobriété. Les histoires de Flyte sont variées et touchantes, elles nous parlent, elles sont actuelles. Le petit plus de Flyte vient de leur frontman, Will Taylor, élevé par deux parents profs d’anglais. Il écrit beaucoup. Il raconte d’ailleurs trouver parfois de l’inspiration dans le métro londonien, assis pendant des heures dans un wagon de la Circle Line qui comme son nom l’indique, est circulaire. Ou dans les pubs en plein après-midi avec un journal.

Toujours dans la veine littéraire, le nom du groupe vient du roman Brideshead Revisited de Evelyn Waugh (Retour à Brideshead en VF) dans lequel un personnage s’appelle Sebastian Flyte (à prononcer flaïte). The Loved Ones qui n’est pas l’un des titres d’une chanson de l’album est aussi emprunté à un roman d’Evelyn Waugh.

On est complètement séduit par cette pop rétro, colorée et fraîche, qui garde néanmoins les pieds sur Terre. Des sonorités 60’s rythmées, ajoutées à des harmonies divines et des mélodies mélanco-planantes, Flyte trace son chemin dans les pas de leurs illustres ancêtres et modèles. C’est bien fait, c’est chouette comme tout, c’est Flyte.

Écoutez Flyte : 

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