Mamma Mia, Here We Go Again : une suite passable

MOVIE – La comédie musicale consacrée à ABBA avait été adaptée au cinéma il y a déjà dix ans. Il était temps de retrouver Mamma Mia pour une suite qui repart sur les traces de ses personnages.

Quand on te dit “Mamma Mia” et que tu es fan de musique, tu as deux possibilités. Ou tu enchaînes sur un « mamma mia let me go, Beelzebub has a devil put aside for me, for me, for meeeeeee » et un handbang du tonnerre. Ou tu enchaînes plutôt sur « mamma mia, here I go again, my my, how can I resist you? » en t’imaginant devant un micro en pattes d’eph’. Mon cerveau n’a jamais vraiment pu faire de choix. Alors autant dire que cette année 2018 est une année ciné qui tombe à pic, entre Mamma Mia 2 et le biopic de Freddie Mercury.

Un film estival

En attendant l’automne pour découvrir le biopic de la décennie (on l’espère), je suis allée me rafraîchir en pleine canicule pour découvrir Mamma Mia, Here We Go Again. Pourtant, je dois l’avouer, je n’ai pas vraiment adoré le film Mamma Mia sorti il y a déjà 10 ans. Parce qu’à part les titres d’ABBA, il n’y avait pas grand-chose à sauver. Scénario inexistant, mise en scène ridicule… Le travail de Phyllida Lloyd avait tout d’oubliable, même si Meryl Streep sauvait la mise. Et puis, c’était ABBA, et à condition d’oublier toute ambition cinématographique, le film faisait l’affaire.

10 ans plus tard (mais pas autant dans le film), le nouveau réalisateur Ol Parker nous fait retrouver Sophie (Amanda Seyfried) en Grèce, dans l’immense ferme de sa mère Donna (Meryl Streep). Travaux terminés, elle se lance dans l’organisation d’une grande fête d’ouverture de cette ferme qu’elle a transformé en hôtel, comme le souhaitait sa défunte mère. L’occasion d’inviter tous les personnages qu’on connaît et de se replonger dans le passé.

Sur le traces de Donna

Tu l’auras compris, Meryl Streep n’est plus (vraiment) de la partie. Mais tous les autres oui, avec l’arrivée de nouveaux venus, les personnages incarnant Donna, Rosie, Tanya, Harry, Sam et Bill jeunes. On comprend enfin ce qui a mené Donna au fin fond de cette île grecque et comment son chemin a croisé celui de 3 hommes en si peu de temps. Voilà pour le scénario, à peine plus fouillé qu’il y a 10 ans, mais un chouia mieux réalisé peut-être.

Seulement voilà, il semblerait que le premier film, aussi perfectible soit-il, aie déjà épuisé toutes les cartouches. Une grande partie des tubes les plus enlevés d’ABBA ayant déjà été utilisés, ce sont des titres plus calmes et peut-être moins mythiques qui parsèment le film. Chantés par les nouveaux, beaucoup moins charismatiques que leurs aînés (Lily James étant peut-être l’exception), il manque un petit peu de magie. Est-ce un problème de voix ? Un manque d’originalité dans les chorégraphies ? Un peu des deux sans doute. Mais c’est un comble quand on sait que je trouvais les interprétations du premier opus « too much ». J’en viens à les regretter.

Cher, le grand retour

Le salut viendra, étrangement, de Cher, qui prévoit de sortir d’ailleurs un album de reprises du groupe suédois. En guest de haute volée dans le rôle de Ruby, la mère de Donna, elle apporte toute la force vocale qui manquait et vient combler un peu l’absence de Meryl Streep, avant un final qui nous apporte la chanson manquante de la saga. Et qui clôture, par la même occasion, le dyptique cinématographique consacré au groupe culte. Alors si tu veux prendre le frais au son d’ABBA, on te conseille d’oublier le ciné et de booker un vol pour Stockholm et son musée. Ce sera plus efficace.