Quand le cinéma se fait rock
Il faut que je vous avoue un truc, lecteurs d’amour : j’ai zéro patience et surtout une concentration limitée à 15 minutes (j’ai calculé, au delà de ce laps de temps mon cerveau divague et se met à penser à autre chose… ça expliquerait pourquoi j’étais une véritable bouse à la fac). Aussi, impossible pour moi de me poser devant un film et de le regarder jusqu’au bout. Trop long, trop mou, pas assez captivant je sais pas, j’y arrive pas (pour vous dire, même Mister Nobody n’a pas réussi à me garder plus de dix minutes, pourtant s’il vous plait la star du film c’est Jared Leto).
Toutefois quand le cinéma se met à la sauce rock, étrangement ma capsule se referme et il n’y a que moi, mon dvd et ma télé qui m’intéressent. J’ai jamais été très dvd, ni même film, mais en ce moment j’avoue que les films et moi nous filons le parfait amour, surtout quand ceux-là parlent de mes idoles de la musique. Du coup, j’ai eu envie de faire mon top 5 des biopics rock’n’roll que j’ai adoré et que je peux regarder mille et une fois sans jamais me sentir lasser. Bien sûr le sujet de chacun des biopics me touchent tout particulièrement, et ça était dur d’en choisir 5 !
5. Sid and Nancy, Alex Cox
Moi, j’aime les Sex Pistols. Sid Vicious quant à lui, c’est un peu THE rebel punk par excellence repoussant mais captivant aussi. Et Gary Oldman dans la peau de Sid on a l’impression de revoir le guitariste fou et violent du groupe le plus défoncé de l’histoire du rock. Sid and Nancy c’est une histoire de sex, drug and punk’n’roll. L’histoire d’amour entre le musicien et sa groupie est intense, violente, passionnelle et elle se termine de la manière la plus tragique. Le film est aussi vieux que moi, et il continue à me fasciner tout comme cette histoire d’amour à la fois folle et subversive.
4. The Runaways, Floria Sigismond
Parce que secrètement je rêve d’être une Joan Jett, dire fuck à tout le monde et être une rock star mondialement adulée. Porter des fringues défoncées, chanter un Cherry Bomb et montrer que le rock c’est pas que pour les mecs… Kristen Stewart est parfaite en Joan : d’une ressemblance frappante avec l’originale, un jeu d’actrice sans fausse note et terriblement rock’n’roll (grrrrr me voilà jalouse !)
3. About A Son, AJ Schnack
Je pense que vous devez savoir pourquoi un docu sur Kurt Cobain se retrouve-là. Kurt est mon deuxième héros musical (le premier c’est Jeff Buckley si vous voulez tout savoir). Je lui voue un culte sans précédent, et pour reprendre les mots que quelqu’un m’a dit un jour “je pourrais me tatouer son nom sur le corps tellement je l’aime“. Ce docu d’AJ Schnack c’est une incursion dans l’intimité de K. Cobain, c’est lui-même qui raconte son histoire, ses succès, ses échecs et répond aux questions de Michael Azerrad avec une humilité et une proximité déconcertante : pas de superflu, c’est beau et intense de le voir parler. J’aime.
2. Walk The Line, James Mangold
Tout le monde a souligné la beauté de l’interprétation de Reese Witherspoon en June Carter, moi c’est l’interprétation de Joaquin Phenix que je souhaite mettre en avant. Parce que entrer dans la peau de la plus grande rock star de tout les temps, à savoir Monsieur Johnny Cash, ce n’est pas donné à tout le monde. Et mon Dieu que Phénix est parfait dans le rôle de l’homme en Noir, ce grandiose baryton qui a marqué à tout jamais l’histoire de la musique et qui incarne à lui tout seul le mythe de la rock star : drug, music and alcohol.
1. Control, Anton Corbjin
Avant Control, un seul film m’avait arraché des yeux des larmes pouvant légitimement faire concurrence avec les Chutes du Niagara… C’était Moulin Rouge (J’étais jeune à l’époque et niaise aussi, donc on rigole pas !). Sauf que c’est incomparable avec l’effet qu’a fait le film d’Anton Corbjin sur mon système émotionnel. L’histoire est simple : la vie courte et tourmenté du charismatique leader de Joy Division, Ian Curtis. Interprétation parfaite, Sam Riley pourtant débutant livre une prestation blufflante, sidérante, marquante…Les mots me manquent. J’ai dû voir ce film au moins une dizaine de fois, et à chaque fois, même chose : je suis dans un état second, et il me faut limite deux jours pour m’en remettre.
Sabine Swann Bouchoul