Pourquoi faut-il absolument regarder Broadchurch ?
Broadchurch… moi aussi en entendant pour la première fois le nom de cette série j’étais moyennement enthousiaste (pour ne pas dire pas du tout emballée). Faut dire, ça ne nous donne pas vraiment de piste quant au contenu. Et puis, je me suis lancée, sait-on jamais. J’ai été frappée dès les premières minutes par l’atmosphère envoûtante de la série britannique (diffusée en 2013 sur ITV et jusqu’à avril 2015 sur France 2). Voilà cinq bonnes raisons, qui font de Broadchurch l’une des meilleures séries de ces dernières années. Garanti sans spoilers.
Tragédie banale ?
Broadchurch raconte l’histoire d’un meurtre, le meurtre d’un garçon d’une dizaine d’années. Bam, le ton est donné dès l’ouverture. Donc oui, autant être prévenu, ce n’est pas le genre de série à regarder un dimanche soir pour se remonter le moral. Mais même si les larmes seront présentes tout au long des 8 épisodes de chaque saison (prépare le gros stock de mouchoirs) on n’est pas là pour s’apitoyer sur son sort. La structure générale apparemment très simpliste de la série est déjà une petite pépite d’inventivité. Pour le moment seules deux saisons sont sorties (La saison 3 a bien été annoncée, mais aucune date n’est encore prévue. Néanmoins il s’agirait bel et bien de la dernière, les producteurs et scénaristes ne souhaitant pas éterniser le projet). Saison 1 : la recherche du meurtrier, saison 2 : son procès. Et chacune des deux saisons apporte son lot de doutes, de surprises et de révélations. Le cadre reste donc le même mais les enjeux évoluent.
Autour de cette intrigue principale gravitent quelques petites intrigues secondaires qui donnent de la matière aux personnages et qui, au début semblaient extérieures à l’intrigue majeure. Finalement, elles se retrouvent connectées. La structure du récit est donc parfaitement bien bâtie, elle nous largue au juste moment les indices qu’on attendait. C’est carré, cohérent, bravo.
Falaise et malaise
L’histoire se déroule dans le sud-ouest de l’Angleterre, au cœur du comté du Dorset, dans un petit village côtier appelé Broadchurch. Tout est dit. On en prend évidemment plein les yeux : la mer à perte de vue, les grandes plages fouettées par le vent, les falaises escarpées, la lande sauvage, etc. Le cadre est magnifique et donne le ton ; les éléments seront déchaînés, l’intime côtoiera l’immense, les habitants de Broadchurch se débâteront en vain contre une situation qui les dépasse.
Reclus dans leur village, avec pour seule intrusion étrangère des journalistes pernicieux et un inspecteur rentre-dedans aux méthodes fantasques, les habitants vivent en huis clos l’évolution de l’enquête et en subissent les conséquences. Un cadre de rêve pour cette tragédie moderne.
Rides et poches
Une particularité de la série c’est son casting et le jeu excellent de ses acteurs. La carte du réalisme est jouée et fonctionne à merveille. Pas de mannequins photoshopés aux expressions figées (ce qui ne nous empêche pas d’avoir le droit ici aussi à pas mal de beaux/belles gosses naturel[le]s) mais de vrais être humains que l’on pourrait croiser en allant chercher son pain. Les expressions sont franches, crues et sincères. On voit de vraies larmes couler sur de vraies joues marquées par le poids du temps. Bref, tout semble si réel que nos émotions n’en sont que décuplées.
Haggis vs Fish & Chips
Donnez-moi de l’accent britannique et je suis sous le charme, mais ajoutez une pincée d’accent écossais et là je suis comblée. David Tennant (oui l’un des Doctor Who !) est parfait dans son rôle d’Alec Hardy, mystérieux inspecteur écossais au passé douteux. Parfois on doit tendre l’oreille pour le comprendre clairement mais cette touche d’exotisme donne à l’inspecteur un côté bad boy et du piment à l’intrigue (qui est donc ce ténébreux enquêteur qui ose se mêler des affaires du village !?). Un personnage énigmatique à l’accent (sexy) obscur, voilà de quoi attiser notre curiosité.
Le grand 8 de l’émotion
Vous l’aurez compris cette série touche nos petits cœurs sensibles. Mais ce n’est pas tout. On ne fait pas que pleurer (même si moi j’ai un peu vidé ma réserve de larmes pour l’année). Broadchurch c’est avant tout du suspense et des retournements de situation à chaque épisode. On doute de chacun des personnages que l’on croit cerner et comprendre, on se fait trimbaler d’un suspect à l’autre et paf à chaque fois une nouvelle info vient tout remettre en question. Comment une simple intrigue de meurtre, dans un aussi petit village, avec si peu de personnages parvient à nous surprendre jusqu’au bout ? Je crie au génie.