Festival International de Jazz de Montréal #2 : l’opéra de Rufus Wainwright, le show de Tallest Man On Earth et la grande fête de Jamie Cullum
Dans la grande salle Wilfred Pelletier, Rufus Wainwright s’est installé deux soirs de suite pour un spectacle particulier : le Montréalais jouait ses plus grands succès accompagné d’un orchestre symphonique. Mais avant qu’il monte sur la grande scène, il avait choisi de faire jouer Prima Donna, son opéra écrit il y a deux ans. L’histoire ? Les doutes d’une cantatrice vieillissante. C’est joli, mais les textes en français naifs écorchent parfais l’oreille et pour aimer cette première partie longue d’une heure, il faut aimer l’opéra. Ce n’est pas mon cas. À mon grand regret, le concert de Rufus Wainwright commence de la même manière : beau, oui, mais trop grandiloquent. Il faut attendre la montée sur scène de Martha, sa sœur, pour que l’émotion et l’intensité s’invitent au spectacle. Ensemble, ils chantent “Last Roses of Summer”, en hommage à leur mère. C’est le rappel qui offrira le plus beau moment : “Going to the Town”, “Tiergaten” (écrit pour son mari), un “Hallelujah” chanté avec sa famille et un beau “Poses” en guise de clou de fin. Standing ovation dans la salle, au public âgé tout de même, mais conquis.
Lundi soir, Jamie Cullum, parrain du festival offrait un spectacle grandiose et gratuit au public venu en masse. Habillé d’un t-shirt et d’un jean, l’éternel adolescent transporte avec sa pop teintée de jazz, il s’amuse à reprendre Ray Charles, adapte à sa sauce des titres de Rihanna, embarque aussi parfois le public dans un jazz plus complexe et expérimental. Le set est inégal mais la bonne humeur et le sourire de Jamie Cullum suffit à séduire la foule.
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Celui qui a le plus conquis le public est sans doute The Tallest Man On Earth. On est sûrs d’une chose c’est qu’il n’est pas tout seul dans sa tête. Le Suédois partageait la scène avec Basia Bulat. Il était persuadé que le public massif ne venait que pour elle. En réalité, il était présent pour lui aussi. Et la communion était intense entre les spectateurs et le Suédois. En une heure de concert, il les a embarqués dans sa douce folie, en alternant entre folk en guitare-voix et rock accompagné de son band. Il n’en a pas besoin tant il se suffit à lui-même. L’homme est drôle. Entre les titres, il plaisante avec les spectateurs, il s’adresse directement à lui. Et, quand il demande un silence complet pour chanter une nouvelle chanson pas finie, c’est un silence religieux qui s’impose dans la salle. Même lui n’en revenait pas.
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Crédit photo : Denis Alix, Valérie Gay Bessette