La minute Viking #6 : Nina Kinert (Suède)
DÉCOUVERTE – Période de neige, Star Wars et musique suédoise. Rien de mieux alors, que d’écouter Nina Kinert, l’artiste suédoise qui réunit les trois.
Décembre 2010. Rocknfool est né depuis quelques semaines. La neige tombe à flot sur Paris. L’Institut suédois accueille sa deuxième édition du ÅÄÖ Festival ! L’esprit suédois est totalement présent et les Glögg (vin chaud) nous attendent au Café de l’Institut pour nous réchauffer. L’ambiance est partie pour être magique et elle le fut. Voilà ma première rencontre avec Nina Kinert, la nouvelle héroïne de Star Wars.
A New Hope
Ma première écoute de Nina Kinert, je m’en souviens encore. C’était dans Ce Soir ou Jamais, l’émission des noctambules de France 3. Chaque soir, Frederic Taddeï recevait des musiciens plus ou moins connus, à l’instar de Yann Barthès et Quotidien aujourd’hui. Nombreuses étaient les découvertes. En 2009, quand je vis et entendis pour la première fois cette folkeuse suédoise, je tomba sous le charme.
Une voix angélique, des paroles sombres sur la séparation. Pets & Friends, son second opus, est une bible pop-folk : “Combat Lover”, “I Shot My Man”, “Beast” et son air “Mad World” de Gary Jules, ou encore “The Story Goes”.
Ces titres étaient un vrai prémisse au troisième album de la Stockholmoise. Red Leader Dream avait sa part d’émotion, de magie suédoise, de mélancolie et de joie. Lors du concert à l’Institut suédois, je me souviens que le silence régnait. Tous les spectateurs étaient scotchés devant une performance remplie de magie. L’artiste, timide, enchaînait les titres de son dernier album, qui étaient censés être la B.O d’un 7e épisode de Star Wars. En 2010, personne ne pensait qu’un nouvel épisode aurait pu voir le jour. Et Red Leader Dream nous le faisait imaginer. Un univers rouge et noir, des percussions en écho, un piano illuminé. Le charme suédois à l’état pur.
Et puis, après 2010, plus de grandes nouvelles. Le calme plat de la part de notre dream-popeuse suédoise. Après trois albums en cinq années, Nina Kinert a pris du recul et mis cinq ans pour changer de nom, de projet musical et sortir un nouvel album.
Nina Kinert, The Force Awakens
Telle une Jedi, Nina Kinert s’est rebaptisée Nina K en 2015. Son quatrième album est sorti il y a pile un an et je ne l’avais toujours pas écouté. L’angoisse d’être déçu par une chanteuse que j’ai adorée et une musique avec laquelle j’ai pleuré en regardant la neige tomber. Ce mois de décembre 2010, ce concert à l’esprit suédois, la neige à Paris. Tout cela m’avait marqué et rendu amoureux de l’ambiance parigo-suédoise.
On Ice, était donc sur le coin de mon bureau, peur au ventre de l’écouter. L’année est passée et le mois de décembre 2016 est arrivée. Comme toujours, alors que Noël arrive, la mélancolie se met en place. Pour moi, cette période rime avec rêves et pop. Je me suis alors mis à écouter calmement ce nouvel album de Nina K. Et comment vous dire… J’ai été surpris par le non changement dans le changement. Un univers toujours identique, ce côté Star Wars avec une pointe d’électro en plus. Nina Kinert montre toute l’étendue de son talent et se transforme parfois en The Jesus & Mary Chain (“Just Like Honey”). La pochette asiatique de l’album me fait même voyager dans le second film de Sofia Coppola Lost In Translation. La déception n’est pas là. Certes On Ice ne me donne pas les frissons de son prédécesseur, mais il fait le job. Et je ne demandais que cela. Me faire voyager dans un paysage parisien enneigé.
Ainsi, si Red Leader Dream transformait Nina Kinert en Padmé Amidala, On Ice la transforme plutôt en Rey. Deux personnages forts de caractère, qui ont une part d’ombre et sont froides, mais qui nous donnent toujours envie d’être leur meilleur ami. Nina Kinert a donc peut-être changé de nom, mais comme The Force Awakens, la force se réveille mais l’histoire est un perpétuel recommencement. Si vous ne connaissez pas encore la magie de Nina K, plongez-y vous vite, avant l’arrivée de la neige et du Père-Noël ! Vous ne le regrettez pas !
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