Elbow, retour en 2017 d’un grand groupe trop discret !
NOUVEL ALBUM 2017 – Avec la sortie d’un nouvel album le 3 février 2017, Elbow annonce son retour, et voici donc l’occasion de (re)découvrir ce groupe trop souvent oublié du public français, dans la liste des Britanniques pourtant (très) remarquables.
Dîtes-le vous bien : Elbow n’est pas le nom de groupe le plus pourri de l’histoire. Non, les membres du groupe (s’appelant Soft à l’origine), ne se sont pas réveillés un matin de 1997 en se disant, en français dans le texte : “Coude. Putain ça sonne bien comme nom de groupe, Coude…” Bien au contraire, le mot “elbow” est une poésie en soit. Prononcez-le en anglais, faîte-le tourner dans votre bouche, laissez votre langue le caresser… Joli non ? L’idée leur est venue en entendant une réplique d’un personnage d’une série britannique de l’époque, qui définissait “elbow” comme “the loveliest word in English language”. Voilà pour la partie énigmatique du nom, tout cela n’est donc que poésie et jolis mots, et lorsque l’on écoute la musique d’Elbow, ses mélodies, et qu’on découvre les lyrics, cette curiosité première prend finalement tout son sens.
Le groupe existe depuis plus de 20 ans. Et pas une ligne sur Rocknfool. On profite de cette chronique pour s’en excuser. De la même manière que, pour une raison obscure, les Kings Of Leon ne jouent quasi jamais en France, ils n’ont visiblement pas de public chez nous. Elbow fait partie des grands oubliés du public français. Cela alors que leur dernier album sorti en 2014, The Take Off And Landing Of Everything s’est glissé en tête des charts britanniques. Est-ce justement ce côté poétique (cf le titre d’album susmentionné !), un peu vaporeux, difficilement accessible de prime abord, qui malgré leurs origines quasi mancuniennes les a empêchés d’être Oasis ou Coldplay ? Sur Wikipédia apparaît le terme néo-progressive rock, possible tue l’amour. Pas de refrain catchy, pas de gimmick inoubliable, mais des orchestrations instrumentales riches, cuivres, piano, synthé, des paroles peaufinées à l’or fin, de l’intelligence et pas de ficelles trop évidentes, du lyrisme littéralement… Ah ça on est loin des singes dansants d’ “Adventure Of A Lifetime” !
On le sait, l’intelligence, la sincérité, l’originalité et la singularité payent rarement, surtout lorsque l’on donne de rares interviews pleines de modestie et que l’on fuit les tabloïds. Ces mots résument l’univers du groupe, la simplicité de leur démarche et la qualité du résultat, constant, solide et toujours réussi, d’album en album. Alors désolée les gars si vous ne palpez pas des milliards, mais nous allons continuer à vous apprécier ainsi, construits pour durer comme une vieille machine à laver Brandt, plutôt que programmés pour l’obsolescence comme notre dernier iPhone 7.
Le nouvel album Little Fictions s’annonce à nouveau grandiose dans ses arrangements, j’en ai pour preuve ce premier titre “Magnificent (She Says)”, dont la montée en puissance d’un ensemble de violons vous emmènera loin. Évasion et rêve éveillé garantis. Si mes paroles ne suffisent pas, regarder le clip qui l’accompagne, à priori c’est l’officiel et non pas une campagne de pub pour la Birmanie. Pourtant les images alliées à la beauté de la chanson provoque l’envie du voyage instantanément. Bon voyage !