Yan Wagner + DBFC, le combo qui fait danser
LIVE REPORT – “Put on your dancing shoes”, sous-titre idéal des concerts de Yan Wagner et DBFC. La preuve à La Laiterie de Strasbourg jeudi dernier.
Il est étrange parfois de constater à quel point nos impressions sur un artiste peuvent être fausses. J’avais cette idée d’une musique froide, rythmée mais un peu ennuyeuse pour Yan Wagner. La faute peut-être à l’image de 48 Hours, de son visage en noir et blanc, et des titres comme “On Your Knees” ou “Elementary School”… Et puis peut-être, aussi, une histoire de timing. Je n’étais pas prête pour ce genre de musique.
Yan Wagner et sa bande-son nocturne parfaite
Cinq ans plus tard, les choses ont bien changé. Je suis toute disposée à redécouvrir Yan Wagner, mais sur scène. Histoire de vraiment savoir ce qui se cache derrière This Never Happened, le nouvel album. La réponse : 3 musiciens qui transforment toute rue nocturne en dancefloor urbain. Tu as déjà imaginé que ta vie était un grand film ? Tu as déjà pensé quelle musique tu collerais à tel ou tel moment ? Moi oui. Et c’est décidé, je veux la musique live de Yan Wagner sur mes scènes de nuit. “Blacker” pour le trajet de chez moi au bar où je retrouverais mes amis. “SlamDunk Cha-Cha” pour le coup en terrasse entre filles. “Close-Up” pour la rencontre de la nuit. “A River Of Blood” pour le retour au petit matin. Ça se décline à l’infini.
Et pendant que je pense à ça dans le club de La Laiterie, le reste du public se déhanche en même temps qu’Yan Wagner, voire avec Yan Wagner lorsque celui-ci se paie un long passage dans la fosse et vers le bar. Mais c’est étrangement sa reprise de Franck Sinatra qui déclenchera le plus l’engouement du public. Majestueuse et mélancolique à souhait, “It Was A Very Good Year” nous montre tout le talent du groupe dans l’art délicat de la reprise. Avant de clore ce set avec la parfaite “48 Hours”, où les claviers de Rémi, la batterie de Jérôme et la voix de Yan Wagner finissent par s’aligner dans une dernière flèche de lyrisme fantasmagorique. Touché.
DBFC, l’efficacité
Beaucoup moins cinématographique, mais tout aussi efficace pour faire danser les gens, le duo DBFC s’est installé ensuite avec ses claviers et ses guitares face au public. L’un est de Manchester, l’autre de Bordeaux, et les deux appartiennent à la toute récente sélection du Fair 2018. En les regardant jouer, je la comprends, cette sélection. Ici, et contrairement à d’autres projets du Fair, ce n’est pas l’originalité qui marque. La musique qu’on entend, on ne va pas se mentir, me ramène à de vieux souvenirs de groupes anglais mélangeant rock et touches électroniques. Non, ce qui marque ici, c’est l’énergie débordante.
Entre l’anniversaire de Bertrand chanté par la salle, et les pas de danse de David, à 100% du début à la fin du set, aucun temps mort. C’est fougueux, bruyant, électrique. Je regretterai néanmoins un petit truc, cette petite chose qui manque et que je n’arrive pas à nommer. Jusqu’à ce que j’apprenne à la fin du set qu’ils ont une formule à quatre sur scène. Oui, c’est peut-être ça qu’il me manque, finalement. De quoi me donner une raison de retourner les voir dès que possible.
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