La Route du Rock, festival adoré : voici son grand secret
RDR 2018 – On est rentré, et on n’a qu’une envie, c’est d’y retourner. La Route du Rock 2019, on a hâte. Voilà pourquoi.
Il était grand temps qu’on l’expérimente pour de vrai. La Route du Rock se qualifie de « plus grand des petits festivals français». Nous, on dirait plutôt le plus petit des grands festivals. Grand (voire très grand) par la programmation. On sait bien que ça l’a toujours été.
Le secret d’un festival réussi
Mais je ne vais pas te parler programmation dans cet article. Tu as pour cela les live reports des 3 jours de festival et de la soirée d’ouverture. Malgré un manque de « gros son », et des têtes d’affiche qui n’ont pas motivé ma présence (sauf Patti, évidemment), mon amour de la musique a été totalement comblé, au-delà même de mes espérances. La Route du Rock ne se défait pas de sa réputation sur ce point. L’exigence reste la clé.
Je vais plutôt tenter de t’expliquer le secret bien gardé de ce petit festival qui, en 28 éditions, s’est imposé comme l’arrêt incontournable des légendes et des futurs grands, sans jamais décevoir, sans jamais renier son identité, sans jamais trop se compromettre. Ce secret, il est très simple : c’est un festival HUMAIN.
Oui, la taille, ça compte
Forcément, parlons taille. Deux scènes seulement quasi face à face, avec des groupes qui jouent en alternance. Pas de dilemme dans les groupes à voir, tout le monde peut écouter l’ensemble de la programmation. Ça, pour les amoureux de musique, je peux te dire que c’est un sacré luxe. Mais c’est aussi la possibilité, quand tu fais les 3 jours, de vite te sentir « chez toi ». Parce que tu ne passes pas ton temps à chercher des toilettes proches de là où tu es, et puis parce que tu finis par croiser des têtes familières. 25 000 personnes de capacité, quand Rock en Seine lorgne sur les 120 000 et Les Eurockéennes sur les 130 000. Presque familial donc. De quoi te laisser une chance d’apprendre à connaître certains : coucou les très sympathiques irréductibles des premiers rangs de La Scène du Fort !
Il faut aussi, bien évidemment, parler du public breton. Je vais te confier quelque chose : je n’aime pas les gens. Tu sais, « les gens » comme dans « la masse », le monde, l’immense foule humaine qui tout à coup rend l’individu au mieux maladroit et lourdaud, au pire vraiment insupportable et irrespectueux. Là, j’ai adoré le public. Vraiment. Un peu mou sur les concerts, mais terriblement attentif, et très respectueux.
Pas de gros prétentieux en mode Coachella qui serait là pour la hype (tu me diras, le temps breton aide peut-être), ou qui sont là juste pour le camping (ça existe). Des gens toujours prêts à discuter, prêts à rigoler, prêts à danser. Des gens qui ne comprennent pas que tu n’as pas le bon objectif et pas de recul, et s’en foutent des photos floues pourvu que tout le monde se marre. Des gens que tu rencontres dans la navette et qui, même bourrés, ne dépassent pas les bornes (coucou Jean-Pierre !). Des gens qui n’hésitent pas non plus à faire respecter la politesse, les rares fois où c’est nécessaire (coucou la relou qui pousse et qui se montre désagréable pour piquer des places !). Des gens passionnés qui t’expliquent pourquoi Daho tue la variété française avec son dernier album (grand moment). Et puis La Route du Rock, c’est quand même un des seuls festoches où il est facile de tomber sur des gens que tu n’as pas vu depuis 10 ans dès le premier soir. Et ça, c’est assez énorme.
Le staff & les bénévoles : merci !
Mais le must, c’est le staff. J’appréhendais un peu le week-end. C’était la première fois que je couvrais tout un festival, que je ne connaissais pas, entièrement seule. C’est dans ces situations, et pas vraiment quand tu es du public, que tu découvres l’essentiel. Et l’essentiel, c’est le photographe du festoche qui t’accueille dans le crash comme si tu avais toujours été là. C’est le responsable des scènes, toujours au poste, qui gère toutes les situations avec une main de fer dans un gant de velours. C’est le mec de la sécurité qui te charrie parce que t’as versé une larme sur un concert et qui vérifie que tu ne réitères pas trop souvent. C’est les bénévoles au cashless qui ont toujours le mot pour rire, ou le petit bonbon à t’offrir. C’est le roadie qui te propose de partager son assiette de fromage en matant le concert de Patti Smith et en échangeant des blagues. C’est les chauffeurs de navette toujours souriants et sympathiques. C’est les bénévoles, toujours ultra-dispos et parfois prêts à se lancer dans des discussions psycho-astrologiques inattendues.
La Route du Rock, c’est les pieds dans le sable à la plage l’après-midi, et les pieds dans la poussière le soir, mais toujours la tête dans les étoiles musicales. En bref, la Route du Rock, c’est à faire. Et à refaire. On s’y voit l’an prochain ?
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